jeudi 27 octobre 2016

de Charybde en Scylla : Extrait 17


Le bilan hebdomadaire !

A nouveau dans Charybde. Je suis harcelée par le boulot en ce moment entre réunion à tout-va et reconversion professionnelle, du coup je n'ai vraiment plus beaucoup de temps pour écrire. Mais bon, je résiste !

Le lien vers mon Pinterest

Avancée
139 et quelques pages écrites - 73 707 mots
Chapitre 13 en cours


Extrait 17
CHAPITRE 12 - SCYLLA


Il est de retour.
Les murs boisés de la cabane de ranger l’encadrent de toute part, aussi menaçants que s’ils étaient sur le point de refermer sur lui. Jake comprend maintenant ce que peut ressentir un claustrophobe. Il ne faut qu’un instant, même pas une seconde entière, pour que son souffle ne se bloque dans sa gorge, que son pouls s’accélère.
Il est de retour.
Même la porte est en bois. Ce carcan lui fait penser aux pans d’un cercueil. Le sien, en l’occurrence. Il espère seulement ce que ce sentiment restera dans le domaine de l’imaginaire.
Et que ce monde n’est pas réel.
— Vous avez tout à fait raison, monsieur Sullivan.
Williams qui se tient face à lui, comme lorsqu’il a pu échapper la dernière fois à ce cauchemar trop réel, soulève un peu plus le terrible objet. Des fils aux couleurs variées l’entourent de part et d’autre pour venir se ficher sur le petit cadran central. Le minuteur, à ne pas en douter.
— Du C-4 pour être plus précis. Un explosif de type plastic, principalement connu à cause de son utilisation par l’armée mais aussi parce qu’on le voit souvent dans ces films d’action dont les jeunes raffolent…
— Merci mais si je veux des renseignements je peux me connecter à la page Wikipédia, rétorque Jake.
— De l’humour ? Dans cette situation ?
Williams sourit, à nouveau amusé par la réaction de son adversaire.
— Décidément, vous êtes incapable de tenir votre langue, même lorsque vous avez un genou à terre. Non, en fait c’est plutôt votre orgueil que vous êtes incapable de maîtriser.
Il s’approche. Dangereusement. En un instant, il se tient si prêt du jeune homme que ses lèvres effleurent presque son oreille lorsqu’il se met à chuchoter :
— Avouez que ça vous démange, hein ? Vous ne supportez pas d’être ainsi tenu en joue, en particulier par quelqu’un comme moi. Un simple quidam, seul de surcroit. Un homme banal, que vous n’auriez jamais remarqué… qu’en fait vous n’avez même pas remarqué. Avant que…
Il s’éloigne de quelques centimètres mais reste néanmoins trop prête pour que le jeune puisse apprécier ce soupçon de liberté.
— Avant que je ne vous fasse comprendre que vous n’êtes ni plus ni moins qu’un homme vous aussi. Mortel, fragile, et aussi impressionnable qu’un enfant. Peut-être même plus, car la maturité vous permet de comprendre la gravité de tout ceci.
À présent il regarde Jake droit dans les yeux.
— Quand on est jeune on n’y réfléchit pas vraiment, n’est-ce pas ? On ne se dit jamais « oh tiens, je devrais faire attention, car c’est dangereux. Je pourrais mourir. » Non. Ce concept n’existe pas pour nous à ce moment-là. On s’imagine éternel. On pense que tout le monde l’est, même nos parents. Regrettez-vous ce temps, monsieur Sullivan ?
— Assez…
Il crache ces mots entre ses dents tant les paroles de Williams lui font mal. Il n’a plus de doutes à présent, le randonneur connaît son passé. C’est forcément lui qui a déposé ce vase dans son bureau, ce livre dans sa chambre.
— Vous n’aimez pas parler du passé ?
C’est une question rhétorique, alors Jake ne prend pas la peine de répondre. Il n’en a pas vraiment la force, de toute manière. Il supporte toujours le regard inflexible de son ennemi. Des yeux durs, accablants. En colère.
— Bien sûr que non. Je sais que vous avez perdu votre mère. Les souvenirs de celle qui vous a mis au monde et élevé, du moins pendant quelques années, sont sans doute trop douloureux, malgré toutes ces années.
— Ça suffit maintenant !
Ce n’est pas lui qui a crié ces mots mais Gabriel. Son ami s’est approché d’eux et défie à présent Williams. Loin de se laisser décontenancer, ce dernier affiche même une mine amusée. Voire un peu admirative.
— Monsieur Lightman, vous avez décidé de vous joindre à la conversation semble-t-il.




jeudi 20 octobre 2016

de Charybde en Scylla : Extrait 16



Le bilan hebdomadaire !
Je suis de nouveau en plein Scylla. le roman avance et peu à peu j'approche des chapitres finaux. il faut du coup que je fasse du trie dans toutes mes idées et que je commence à assembler le tout en quelque chose d'homogène et cohérent. Autant dire que ce n'est pas gagné...


Le lien vers mon Pinterest


Avancée
133 pages écrites - 70 579 mots
Chapitre 12 en cours


Extrait 16
CHAPITRE BONUS (2) - LA PLAGE


Malmenée par le vent accru, une nouvelle vague vient s’écraser sur la plage, un peu plus loin que la précédente. Le ciel s’est voilé dorénavant. Le beau soleil qui illuminait un peu plus tôt le paysage idyllique est maintenant masqué par une flopée de nuages denses. Leur masse sombre s’expose dans le ciel assombri comme une menace prête à éclater. Les dunes sablonneuses sont à présent désertes. Les vacanciers ont préféré quitter le rivage avant que le temps ne tourne à l’orage. Seules trois silhouettes ornent encore son étendue ocrée. L’air s’est rafraichit. Il tournoie au-dessus de l’onde marine, regagne la côte, heurte l’unique parasol. Le tissu rouge résiste à cet assaut subit bien que la tige se mette à tanguer dangereusement. Il se met à pencher, prêt à s’effondrer mais le courant évolue, change sa route. Il s’enfuit, pour quelques instants…
Je vous avais bien dit que ces bourrasques étaient imprévisibles, se félicite l’aînée.
Tu veux toujours avoir raison de toute façon, rétorque la benjamine.
Arrêtez toutes les deux. Tâchons de profiter de ces derniers instants. Nous ne savons pas quand l’orage frappera. Ni même s’il le fera.
(…)
Nous devrions peut-être commencer à ranger, admet-elle.
Nous n’aurions même pas du déballer nos affaires, ajoute l’aînée dont l’humeur est maussade depuis l’aurore. Je savais que ce n’était pas un bon jour. Le temps.
Elle se redresse avec précaution à cause de son âge, avant de se mettre debout. Aussitôt une nouvelle rafale vient fouetter l’ample robe marine qui la recouvre.
Le temps est un élément essentiel. Il faut savoir le choisir avec soin. Aussi bien l’instant, celui du déclenchement, que sa durée.
Pfff…
La petite fille hausse les épaules. Elle a récupéré les commandes du cerf-volant. L’objet flotte toujours haut dans les airs, résistant encore à ses assauts. La corde reste bien tendue. Ce seul point d’attache entre le sol et une inéluctable perdition se trouve entre ses mains. 
(…)
Nous devons partir. Range-le ou laisse partir mais je ne veux pas rester ici. Il va finir par pleuvoir.
Encore un peu, tu vois bien qu’il peut tenir le coup !
Mais quelle enfant ! S’exclame la vieillarde. Elle n’écoute jamais rien, n’en fait qu’à sa tête.
(…)
Elle n’a pas encore reposé le cerf-volant. Le jouet virevolte toujours plusieurs mètres au-dessus d’elle, dans des mouvements saccadés et imprévisibles. Une nouvelle bourrasque le propulse d’un coup vers les terres. Surprise par l’assaut, elle lâche le moulinet avec un cri d’effroi.
Non !
Le précieux trésor s’envole au loin, aussitôt suivi par la petite. Elle courre de toutes ses forces, tentant de rattraper l’objet qui poursuit son voyage aux grés des courants aériens.
Reviens, il est trop tard !
Les deux autres femmes l’interpellent depuis le bord de la plage mais elle ne les écoute pas. Elle tente désespérément de rejoindre le jouet multicolore toujours emporté par le vent. La pluie continue de tomber. Ce ne sont plus quelques gouttes à présent, mais une véritable douche qui s’abat sur elle. Elle n’y prête pas attention. L’important est de récupérer son cerf-volant. À travers l’opacité de la tempête, elle peine à distinguer les couleurs autrefois chatoyantes des petits drapeaux. Mais elle persévère, refusant d’accepter l’échec. Sa jolie robe est maintenant trempée, tout comme son chapeau. Les fleurs qui l’ornaient n’ont plus rien d’attrayant. À présent elles ressemblent à réseau de lambeaux dégoulinants qui continue de se décomposer sous l’effet de la pluie. La benjamine du trio remonte toute la plage pour ensuite rejoindre le petit sentier qui conduit au village. Le cerf-volant est bien loin, à présent et elle n’aurait pas eu la moindre chance de le retrouver si sa course folle n’avait été stoppée par un arbre providentiel. C’est là qu’elle le découvre enfin. Perché tout en haut du végétal, entremêlé entre ses branches feuillues. Il semble abimé mais il n’est pas détruit.
C’est qu’il est solide son cerf-volant !

jeudi 13 octobre 2016

de Charybde en Scylla : Extrait 15

Le bilan hebdomadaire !
C'est le moment de faire les comptes : j'ai pas beaucoup avancé ("ça ne change pas", me direz-vous) mais je suis sur le point de finir le chapitre 11. Jake est toujours à fond dans ses vidéos mais cette fois, aidé de Gabriel à qui il a (presque) tout dit.


Le lien vers mon Pinterest


Avancée
125 et quelques pages écrites - 66 619 mots
Chapitre 11 en cours


Extrait 15
CHAPITRE 11 - CHARYBDE


Note : Encore du Charybde. C'est plus sympa et surtout ça vous permet de suivre l'enquête menée par Jake. Il vient de montrer la vidéo de l'individu mystère à Gabriel et tous deux réfléchissent à son identité.

— Alors ces visions seraient une manifestation de ton inconscient qui chercherait à te faire passer un message. Tu as peut-être blessé quelqu’un dans le passé et maintenant, avec ce qu’il t’arrive, ton esprit cherche peut-être une sorte de rédemption. D’où la création de ce personnage.
— Ça semble logique, admet Jake.
Cette explication ne lui plait pas, pourtant. Elle est peut-être trop proche de la vérité, surtout en ce qui concerne ses agissements passés, parfois peu recommandables.
— Ce qui signifie que ce Williams tel que tu te l’es représenté dans cette vision n’a sans doute rien à voir avec celui ou ceux qui te l’ont inspiré.
— Dans ce cas pourquoi cet homme sur la bande vidéo lui correspond physiquement ?
— On ne voit pas son visage. Même sa carrure est en partie camouflée par les vêtements qu’il porte. Franchement, ça pourrait être n’importe qui. Et pourquoi interviendrait-il maintenant ? Ce serait une sacrée coïncidence !  Tu as une vision d’un homme issu de ton passé et, comme par hasard, il vient te menacer dans la vie réelle ? Non, je n’y crois pas.
— Les cadeaux ont commencé avant les visions.
— C’est vrai, agrée Gabriel.
— Peut-être que j’ai tilté en voyant le vase. Comme tu le dis si bien, mon esprit a alors essayé de m’envoyer un message. Avec ces visions…
Il a encore du mal à employer ce terme qui sonne faux à ses oreilles. Malgré cette brillante théorie qu’ils sont tous deux en train d’élaborer, Jake ne croit qu’à moitié qu’il ait été victime d’une hallucination. Ça semblait trop réel.
— C’est possible mais ne te lance pas sur cette piste sans étudier d’autres hypothèses.
— Tu préfèrerais que je ne me lance sur aucune piste, en fait.
— Oui, mais je sais que tu n’en feras rien.
Jake esquisse un sourire microscopique.
— Il est gaucher.
— Qui ?
— L’homme de la vidéo. Il est gaucher, tout comme Williams. C’est un indice important. La plupart des personnes sont droitières.
— Tu es gaucher. Ton père est gaucher. Des tas de gens le sont, ça ne prouve rien.
Son père. Voilà qu’on lui renvoyait son souvenir en pleine figure. Jake n’a toujours pas digéré la félonie de son géniteur et il n’est pas prêt de le faire. Walter a décidé de se mesurer à son propre fils, eh bien ce dernier est prêt à relever le défi.
— Et ça n’explique pas non plus comment il pouvait connaître mon goût pour les antiquités grecques et savoir que ma mère me lisait l’Odyssée quand j’étais enfant, ajoute-t-il.
— Non, en effet.
Jake vient poser doucement ses doigts sur la couverture du livre. Un geste tendre, en hommage à cette femme qui lui manque tant.
— Ulysse a vécu des épreuves terribles, murmure-t-il.
Gabriel ne répond pas mais s’approche de lui. Il a toujours l’air inquiet. Pour lui, pour sa santé tant physique que mentale. Jake lui-même ne sait plus s’il peut se fier à son instinct, s’il peut encore se faire confiance.
— Pendant vingt ans, poursuit-il néanmoins, il a lutté pour regagner sa patrie. Il a affronté des créatures magiques, vicieuses mais n’a jamais renoncé. À un moment, il doit choisir entre passer par un gouffre marin et risquer ainsi de perdre ainsi son bateau ainsi que son équipage ou affronter un monstre. Scylla. C’est de là que vient l’expression : tomber de Charybde en Scylla. Charybde faisant référence à cet écueil. Ça signifie passer d’une situation catastrophique à une situation pire encore.
— C’est une expression assez pessimiste.
— Elle traduit bien ce que je suis en train de vivre. Ces visions, ce sont mon Scylla. Au début je pensais que ce monde, inventé ou non, peut-importe, était préférable mais en fait il est pire. Quant à la réalité…
Il baisse les yeux sur ses cuisses mutilées.
— On ne peut pas dire qu’elle soit enviable.
— Qu’est-il arrivé à Ulysse ?
— Il a choisi Scylla et perdu six marins. Rien ne dit ce qu’il se serait passé s’il avait accepté l’autre option.
— Je suis sûr qu’il a eu raison. Après tout l’histoire se finit bien. Il rentre chez lui.
— Oui.
Mais Jake est déjà chez lui et l’histoire n’est pas encore finie.

jeudi 6 octobre 2016

de Charybde en Scylla : Extrait 14

Le bilan hebdomadaire !


Je ne pensais pas avoir le temps de poster un nouvel extrait cette semaine mais si ! Pourtant ces derniers jours étaient difficiles, du boulot par-dessus la tête et quand je rentrais à la maison je n'avais pas le courage de poster quoi que ce soit. J'espère que la semaine prochaine sera plus clémente, mais j'en doute car j'ai déjà un bon paquet de réunions de prévues.
Chapitre 10 commencé et presque terminé (voire même terminé, je ne sais pas encore). Je vais bientôt revenir à Charybde ^^


Le lien vers mon Pinterest


Avancée
116 et quelques pages écrites - 62 553 mots
Chapitre 10 en cours (fini ?)


Extrait 14
CHAPITRE 9 - CHARYBDE


Note : Je vous propose un second extrait de ce chapitre, décidément très dense, car je pense qu'il est plus utile à la bonne compréhension de l'intrigue que le chapitre 10 (SCYLLA) qui est plus centré sur la discussion. Ici Jake se remet à peine de la découverte de la trahison de son père mais continue tout de même d'enquêter sur "l'individu mystère" qui a placé ce livre dans sa bibliothèque. Il pensait avoir fait chou blanc en le le voyant pas sur les bandes vidéos avant son retour de l'hopital (il n'a pas bougé depuis), mais fait une dernière tentative...


Les premières minutes restent désespérément immuables jusqu’à ce qu’il se voit entrer. Il est bien passé par sa chambre pour gagner la salle de bain attenante. Le Jake de la vidéo a l’air préoccupé, sans doute à cause de la conversation qu’il vient d’avoir avec son père. Les minutes continuent de défiler. Il lui a fallu du temps pour se laver, à cause de la fatigue mais aussi de la lassitude qu’il ressentait. Qu’il ressent toujours. Le cœur battant, il regarde le time code s’incrémenter. Il ne reste plus beaucoup de temps. Bientôt le Jake de la vidéo va revenir et il ne saura pas qui a déposé le livre ! Cela maintenant plusieurs minutes qu’il est dans la salle de bain. Le jeune homme sent l’espoir le quitter peu à peu quand une ombre se dévoile enfin.
Il bondit presque sur l’écran. Son visage en est si proche que ses yeux commencent à piquer. La résolution de l’image n’est pas optimale, loin s’en faut. Il espère néanmoins pouvoir identifier l’individu ou, du moins, voir son visage.
La silhouette entre tranquillement. Elle ne semble pas craindre le retour, pourtant imminent, du maître des lieux. D’un pas ferme, elle vient se positionner devant la bibliothèque. C’est donc bien cette personne qui est venu placer cet ouvrage au sein même de son propre appartement. Jake exulte. Il est à deux doigts de découvrir l’identité de l’individu mystère. Il appuie sur la touche « pause », s’approche encore un peu plus. L’intrus a gardé le dos à la caméra depuis son entrée mais le jeune homme peut néanmoins deviner qu’il s’agit de quelqu’un de taille moyenne et de corpulence normale. Cependant, les vêtements amples qu’il porte peuvent s’avérer trompeurs. L’homme, si toutefois ça en bien un, portait un pantalon treillis sombre ainsi qu’un épais sweat-shirt dont la capuche était rabattue sur sa tête. Pour qu’il cherche ainsi à camoufler son apparence, il doit forcément s’agir de l’individu que Jake est en train de pister. Ce dernier s’avère donc prudent mais il doit ignorer la présence de caméras. Du moins, Jake l’espère.
(…)
Il rappuie sur la touche « play ». Son visage est encore trop proche de l’écran mais il a quand même pris un peu de recul, cherche à englober l’image dans sa totalité. Le moindre détail peut s’avérer capital. L’intrus s’accroupi au centre de la bibliothèque, à l’endroit exact où Jake a trouvé l’Odyssée. Il sort un objet de sa poche, le livre. De sa main gauche il décale les ouvrages déjà installés sur l’étagère, puis vient le déposer à sa place.
Il est gaucher.
Ce qui représente un bon point car ça réduit forcément les suspects potentiels. La majorité de la population est droitière, donc même s’il ne connaît pas personnellement son rival, il aura au moins un moyen de l’identifier le moment venu. Et ce moment aura bien lieu, Jake se l’est promis. 
Sur son ordinateur, l’intrus vient de se relever. Il a plutôt intérêt car même si Jake se lave avec la rapidité d’une tortue sous Propofol, il ne devrait quand même pas tarder à réapparaître.  Le jeune homme regarde l’heure indiquée sur l’image. Il n’a pas la moindre idée de celle à laquelle il a quitté la salle de bain mais ça semble coïncider. Son rival doit le sentir, car il se dirige vers la sortie d’un pas vif, le dos toujours tourné vers la caméra.
Tourne-toi, le harangue mentalement Jake. En vain. L’autre sort sans demander son reste.
Merde !
Voilà que l’inconnu va partir de chez lui, ni vu ni connu, son méfait accompli. À l’écran, Jake vient d’entrer à son tour dans la pièce. Quelques secondes. Il l’a raté de quelques secondes !
S’il avait moins lutté pour enlever son pantalon, s’il n’avait pas fait tomber cette satanée bouteille de savon dans la baignoire, s’il avait mis un tee-shirt plutôt qu’une chemise, alors il l’aurait pincé ! Ça ne s’était joué à rien !