jeudi 17 novembre 2016

de Charybde en Scylla : Extrait 19

Le bilan hebdomadaire !
J'ai avancé comme une tortue cette semaine. La faute aux réunions et aux séances de rééduc. La semaine prochaine se sera pareil, avec en prime un rdv à l'hosto. Sinon côté taf, mon projet de reconversion est tombé à l'eau avant même d'avoir levé l'ancre. Mon agrément a été refusé, du coup je ne peux pas partir (dire que je venais de finir de monter mon dossier je suis dég.).


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157 pages écrites - 82 532 mots
Chapitre 15 en cours


Extrait 19
CHAPITRE 14 - SCYLLA



Note : Dans SCYLLA le petit groupe (Williams, Gabriel et jake) s'est arrêté sur la crète du mont Diller, devant une croix. Williams pousse Jake a parler de son passé et lui précise que sa mère n'est pas morte d'une méningite comme il l'affirme.


— Vous dites que c’est moi qui ait déposé ces cadeaux mais comment le savez-vous ? déclare-t-il, bien décidé à ne pas lâcher cette affaire.
— Je le sais, c’est tout. Vous devrez vous contenter de ça.
— Vous avez dit que ça avait un rapport avec mon passé. Comment le savez-vous ?
— Je sais tout de vous, monsieur Sullivan. Ces objets représentent votre enfance, ils constituent un lien direct avec votre mère.
— Arrêtez de parler d’elle ! hurle Jake, maintenant hors de lui.
— C’est pourtant le point d’orgue de cette histoire, monsieur Sullivan. Tout a commencé avec elle, avec sa mort pour être plus précis.
— Elle est morte d’une méningite ! répète Jake mais sa voix est tendue, blessée par les doutes qui commencent à l’assaillir.
— Vous savez bien que non. Vous vous l’êtes caché à vous-même, tant et si bien que vous avez fini par y croire. Vous êtes parvenu à altérer vos souvenirs alors. Cela a si bien fonctionné que vous avez d’ailleurs continué à le faire. Vous changez vos souvenirs quand cela vous chante, quand la réalité devient trop dure à supporter…
La gorge du jeune homme se noue douloureusement.
— Est-ce que c’est ce que je suis en train de faire ?
Il regarde autour de lui. Les montagnes majestueuses les entourent, les protègent, tout comme cette croix devant laquelle ils se tiennent. C’est un cadre parfait, bien trop idéal. Irréel.
Scylla n’est que chimère. Une utopie ou un cauchemar.
Le visage de Williams se fend alors d’une expression qu’il ne lui a encore jamais connue. On dirait presque de la compassion.
— En quelque sorte. Disons plutôt qu’il s’agit ici du résultat de toutes ces distorsions…
Jake se sent soudain étrangement calme. Oubliant Gabriel qui garde les yeux braqués sur lui, totalement perdu au milieu de ce dialogue qui n’a pour lui aucun sens, oubliant aussi Christina et Joy toujours enfermées dans le petit chalet et qui pourraient bientôt mourir, son esprit est désormais focalisé sur la seule personne de Williams. Il est prêt à savoir. Il veut entendre la vérité.
— Qu’est-il arrivé à ma mère ?
Il a du mal à faire sortir les mots tant sa gorge est contractée par l’anxiété. Il ne parvient même plus à respirer avant que son ennemi réponde.
—  Vous le savez très bien. Ce n’est pas à moi de vous le dire, de vous le rappeler.
(…)
C’est ainsi qu’elle est morte. Williams ne pourra pas lui faire croire le contraire.
Pourtant, il continue de chercher, de fouiller dans son esprit les quelques bribes de souvenirs qui y subsistent encore. Avant l’enterrement. Après ces moments de lecture.
Il se voit dehors avec elle. Il fait beau. Le soleil dore ses cheveux blonds qu’elle porte lâchés. Elle rit. Ils ne sont plus à New-York mais dans un champ. La surface herbeuse est ponctuée de quelques rochers épars. En se tournant il aperçoit une grosse marmotte courir rejoindre son terrier.
Ils sont à la montagne.
Sa mère est avec lui et ils sont à la montagne.
Les images cessent aussitôt. Face à lui, Williams n’a pas bougé d’un iota. Pas plus que Gabriel qui pourtant doit avoir des tonnes de questions à lui poser. Jake a aussi conscience que les vies de Christina et Joy se raccourcissent de plus en plus et qu’il perd du temps. Pourtant Williams veut qu’il passe par là, qu’il se souvienne. C’est sans doute le seul moyen pour qu’il les laisse partir.
— Écoutez, je n’ai pratiquement plus de souvenirs de cet période-là. Je me suis souvenu de son enterrement mais je ne me rappelle même pas du jour où on m’a appris sa mort.
— C’est normal je suppose, puisque vous y avez assisté.


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