vendredi 16 décembre 2016

de Charybde en Scylla : Extrait 23

Fini, finished, fertig, terminado, oetta, klaar, bref J'AI TERMINE

C'est pas fort ça ? Le jour de mon anniversaire en plus ! Je suis vraiment trop forte !

Sinon, ne serait pas l'heure du.... Bilan hebdomadaire ! 
Et dernier bilan du coup, parce que dès la semaine prochaine j'entame les corrections et, mon Dieu, il y en a un paquet de prévues (sans compter toutes celles que je vais découvrir :psycho: ).

Ce que donne la bête (pour le moment) :
191 pages - Environ 98000 mots (mon Word met trop de temps pour compter, ça me saoule) <- J'avais dit dans les 100 000 comme quoi j'avais du flair !
19 chapitres + 4 chapitres bonus

Extrait 23  :
Chapitre 18 - SCYLLA

Il s'agit d'un deuxième extrait issu de ce long chapitre mais cette fois, c'est un flash-back.

Sa mère porte sa robe blanche à dentelles. Celle qu’elle affectionne tant. Ses cheveux blonds ont été détachés. 
Jake n’avait pas encore eu la chance de rencontrer l’homme ou il ne s’en souvenait plus. Il avait hâte aussi de découvrir l’endroit où il vivait, si loin de la grande ville qu’il avait toujours connue. 
Et il n’a pas été déçu. Le ranch lui est apparu comme un véritable parc d’attraction avec ses machines agricoles et ses animaux. L’enfant d’alors ne s’est jamais senti aussi curieux et merveilleux. Avant de découvrir les montagnes. Sa mère l’a réveillé aux aurores pour aller marcher.  Il s’st dépêcher de s’habiller et de boire son bol de lait, tout impatient de découvrir cette nature inconnue. Son oncle est déjà dehors, en train de s’occuper du bétail. Il a l’air fatigué. Jake l’a entendu parler jusque tard dans la nuit avec sa mère. Il ne sait pas de quoi ils ont discuté. Des histoires de grandes personnes qui ne le concernent pas. Il s’en fiche. Il a hâte de partir, d’atteindre le sommet de la montagne. Il marche vite, galope dans les montées, même les plus raides, doit souvent attendre sa maman qui traîne derrière. Enfin ils arrivent sur la cime. La vue est splendide. Ils ont réussi. Jake savoure l’instant avec toute la fierté que peuvent avoir les enfants lorsqu’ils atteignent leur objectif. Pour lui, c’est une véritable victoire et le panorama, trois-cent soixante degrés de paysage époustouflant, est son trophée. Les yeux écarquillés il savoure son triomphe. Il ne peut s’empêcher de sourire. Pourtant il va bien falloir partir. Il commence déjà à avoir froid. Ils n’ont pas prévu de pull pour se réchauffer. Ils ont fini la bouteille d’eau qu’ils ont emportée. Plutôt que de redescendre par le sentier qu’ils ont emprunté à l’aller, sa mère l’emmène sur le chemin de crête. Ainsi il peut continuer à profiter de la vue. Ils avancent rapidement jusqu’à arriver à une croix. Alors, elle s’arrête. Fait face au symbole. Son expression jusque-là enthousiaste et rieuse devient morose. Elle se tourne vers lui et Jake réalise alors qu’elle est en train de pleurer.
— Mon chéri, a-t-elle dit. Je suis désolée.
Elle le prend par la main, le tire vers la croix qu’elle regarde à nouveau. Les larmes n’ont pas cessé de couler. Elles ruissèlent plus abondamment encore. Jake ne comprend pas. Il serre toujours sa main, la regarde, lui demande ce qui ne va pas. Elle hoquète, met du temps à répondre.
— Nous ne pouvons plus vivre ainsi, explique-t-elle enfin.
Jamais il n’a vu une telle détresse dans son regard. Il sent que quelque chose s’est brisé en elle, quelque chose qui ne peut pas être réparé. Il sent aussi qu’en cet instant quelque chose de grave est sur le point de se produire et qu’ensuite rien ne sera plus jamais pareil.
Elle s’approche de la croix. Sa main droite tient toujours la sienne. De l’autre, elle vient toucher le bois lisse du symbole chrétien.
Je suis désolée, dit-elle encore avant de dépasser le calvaire. Jake est forcé de la suivre, il ne comprend pas où elle veut aller. Après la croix il n’y a plus que quelque mètre de verdure avant le précipice… Elle continue d’avancer. Au fur et à mesure qu’ils se rapprochent du vide, l’enfant tente de ralentir. Il pose des questions, se met à crier lorsque sa mère refuse d’y répondre. Elle ne le regarde même pas. Ses yeux embués se contentent de fixer l’horizon.
Finalement, elle parle : 
— Il est temps, à présent.
Elle resserre sa prise, l’attire à elle. Jake refuse d’avancer. Il force de son poids pour lui résister. Alors elle se tourne vers lui et il ne reconnait pas son visage.
— Je dois le faire ! hurle-t-elle.
Il a peur soudain. Comme jamais il a eu peur. Quelque chose ne va pas avec elle et c’est très grave, il le sait. Elle le saisit à deux mains, tente de l’approcher au bord du ravin. Il continue à résister et elle, elle crie. Elle hurle à plein poumons.
— Nous devons partir, nous devons trouver notre salut !
Mais ça n’a pas de sens ! Car ce qu’elle veut, c’est qu’ils tombent dans ce gouffre. Jake est très jeune mais il sait bien que la chute sera mortelle. Mais alors pourquoi sa mère fait-elle cela, pourquoi veut-elle lui faire du mal ? Il s’est mis à crier, lui aussi, à pleurer même. Tous deux s’invectivent sans s’entendre, sans se comprendre tant leurs voix sont étouffées par leurs sanglots. Pourtant aucun ne veut céder.  Elle l’attrape enfin par les bras. Ils sont maintenant tout près de l’abime. Jake tremble, il sent que qu’elle va parvenir à le faire chuter. Elle est plus forte que lui. Alors il réagit. Il lui donne un coup de pied avec toute l’énergie qu’il lui reste. Elle recule, surprise. 
Il s’avance et la pousse.
Sa bouche est entrouverte alors qu’elle chute.


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