mardi 17 décembre 2013

Baston ! Extrait du chapitre 10

Bon hé bah il était temps que je donne quelques news hein  :hihihi: Désolée mais ces dernières semaines ont été surchargées.

Alors voili, voilou :


Ecriture :

Chapitre 1 : terminé
Chapitre 2 : terminé
Chapitre 3 : terminé
Chapitre 4 : terminé
Chapitre 5 : terminé
Chapitre 6 : terminé
Chapitre 7 : terminé
Chapitre 8 : terminé
Chapitre 9 : terminé
Chapitre 10 : terminé
Chapitre 11 : commencé


Nombre de pages : 79
Nombre de mots : 64 164
Nombre de sec : 373 428


Et hop l'extrait (3641 sec) : BASTON !!!! C'est le grand combat 

Callaghan s’avança jusqu’à elle et la gratifia d’une tape amicale sur l’épaule.
— Vas-y, explose-le ! lui dit-il à l’oreille.
Il la poussa en avant, comme s’il avait peur qu’elle se débine au dernier moment. Lucretia y avait déjà renoncé, elle savait que son sort était déjà gravé.

(…)

Elle serra les points, ferma les yeux un bref instant.
— Laisse-moi faire.
Elle entendit sa voix distinctement, comme s’il se trouvait juste à côté d’elle. Jarod. Il était là. Il avait pu lui parler alors qu’elle n’était même pas assoupie. Leur lien venait de se raffermir un peu plus, mais il fallait encore qu’elle trouve comment lui céder la place. Elle rouvrit les yeux. Le décor lui parut encore plus flou qu’auparavant, et ses cornées brûlèrent de plus belle. Il ne manquait plus que ça.
— Bien. Vous pouvez commencer ! s’exclama Russell.
Vasilev poussa un rugissement sonore avant de s’élancer vers elle. Il avait beau être très grand, il n’était pas spécialement rapide, du coup Lucretia réussit sans peine à éviter ce premier assaut. Elle pivota derrière lui et l’attaqua d’un direct du droit. Ou plutôt elle se vit le faire. Tout d’un coup, et sans qu’elle l’ait réalisé, elle s’était retrouvée prisonnière du corps de Jarod. Ce n’était plus elle qui tenait les commandes à présent, mais lui.
Abruti par l’intensité du choc, le flic tomba en arrière. Vasilev en profita pour réitérer le coup, cette fois dans la mâchoire. Il sentit sa tête vibrer et quelque chose atterrit dans sa bouche, rapidement suivit par un flot de sang. Ce salopard venait de lui casser une dent. Jarod cracha le corps étranger au milieu d’un liquide chaud, trop ahuri pour pouvoir faire autre chose, même se défendre. Vasilev en profita, il attrapa son visage avec rudesse avant de presser ses pouces dans ses yeux. Le flic hurla. Lucretia, toujours prisonnière de son corps, ressentit la douleur autant que lui. Elle était abominable. Comme si ses yeux rentraient à l’intérieur de son crâne, arrachant dans le même temps les nerfs qui les maintenaient dans leurs orbites. Au loin la foule hurlait des encouragements.

(...)

Vasilev se mit à grogner puis le frappa à son tour. Avec un poids. Le disque métallique le heurta sur le côté de la mâchoire avec une violence inouïe. Jarod bascula par terre, complètement inerte. Les prisonniers hurlaient de tous les côtés. La fin du combat approchait et Vasilev serait, selon toute vraisemblance, le grand vainqueur. Lucretia ressentait toujours autant la douleur, par contre elle avait gardé ses esprits. Le fait de ne plus être maitre de ce corps, la protégeait en partie des séquelles infligées à Hunt. Par contre si ce dernier venait à mourir, cela signifiait la fin pour eux deux.
— Jarod ?
Pas de réponse. Pourtant il avait réussi à lui parler juste avant le combat. Le flic ne bougeait pas. Il faisait toujours aussi noir. Le seul contact avec l’extérieur lui venait du chahut causé par les autres détenus, qui demandaient maintenant à ce que Vasilev l’achève.
— Jarod !

(…)
Jarod eut un râle de douleur, il se retourna juste au moment où Vasilev abattait le poids sur lui, évitant in extremis ce premier coup. Le poids frappa le sol, déclenchant un bruit sourd et métallique. Mais dans le même temps le flic s’était saisi de la barre de fer, et la projetait de toutes ses forces vers ce qu’il pensait être la tête de son adversaire. Le coup porta. La montagne s’effondra au sol. Jarod ne lui laissa pas la chance de reprendre ses esprits. Tenant toujours la tige métallique entre ses doigts crispés, il s’assit sur son adversaire et vint la presser contre sa gorge, écrasant la trachée artère avec toute l’énergie qui lui restait encore.

mardi 3 décembre 2013

Extrait : chapitre 9

Ecriture :

Chapitre 1 : terminé
Chapitre 2 : terminé
Chapitre 3 : terminé
Chapitre 4 : terminé
Chapitre 5 : terminé
Chapitre 6 : terminé
Chapitre 7 : terminé
Chapitre 8 : terminé
Chapitre 9 : commencé


Nombre de pages : 67
Nombre de mots : 54 299
Nombre de sec : 315 388

Et hop l'extrait (3663 sec) :


Lucretia ouvrit pour la première les yeux depuis l’accident, appréhendant ce qui allait se produire. Ne verrait-elle qu’un panorama entièrement peint en noir ? Ou au contraire, ses yeux auraient-ils récupéré toutes leurs facultés ? Au final, ce ne fut ni l’un, ni l’autre. Le monde autour d’elle se présentait flou et terne. Seules les couleurs dominantes étaient perceptibles. Elle avait l’impression d’avoir la tête sous l’eau. Le contact avec l’air libre avait ravivé la douleur mais, heureusement, l’infirmière était sincère en parlant du bienfait des gouttes. Dès qu’elle les eut appliquées, la brûlure diminua de façon considérable. Elle pouvait voir. Très mal, certes, mais en tout cas suffisamment pour s’orienter sans aide.

(…)

Elle avait profité de ce moment de solitude pour réfléchir au combat. Si Callaghan tenait parole et réussissait à droguer Vasilev, elle avait peut-être une chance. Elle arrivait à percevoir les formes, les teintes… tout était estompé mais elle pourrait au moins distinguer son ennemi, savoir aussi dans quelle direction il se dirigerait.

(…)

Le casque vissé sur les oreilles, elle resta allongée jusqu’à entendre l’alarme du couvre-feu. Elle ne coupa pas la musique, se tourna simplement sur le côté, baissa le son et attendit que le sommeil ne l’emporte.
Lucretia.
Salut Jarod.
Elle ne pensait pas s’endormir aussi vite, surtout après les nombreuses siestes qui avaient ponctué sa journée. Pourtant le policier se trouvait bien devant elle, la mine grave.
Alors ça s’arrange ? demanda-t-il d’une voix un peu tendue.
De quoi ? Ma vue ? Enfin, notre vue ?
Oui.
On peut voir à peu près, mais c’est pas gagné.
Ouais, c’est encore très flou. Du coup, qu’est-ce que tu en penses pour le combat ?
Tu es au courant ?
Ouais, maintenant j’arrive à rester en contact pratiquement en permanence.

(…)

Je ne sais pas encore. D’un côté, j’ai envie de tenter le coup, mais d’un autre je me dis que si je ne vois pas suffisamment bien, si je ne peux pas avoir ton aide, alors on risque gros.
Oui, c’est sûr.
Et puis il y a aussi le fait que certains de mes amis n’apprécieraient pas de me voir combattre. Moore, et Ulysses…
Ah Grant. Tu es très proche de lui…
Son ton la fit tiquer. Leurs regards s’accrochèrent pendant un bref instant.
Il n’a pas envie que je… enfin que nous soyons blessés, ou pire, tués.
Je pense que ça ne concerne que toi, dit-il avec un petit sourire. Moi, il ne me connait pas.
Ah. Oui, c’est vrai.
Tu crois qu’il se doute de quelque chose ?
J’ai évité les bévues, du moins en grand partie. Du coup, non, je ne pense pas qu’il ait réalisé que je, que tu n’étais pas toi-même.
Tant mieux. Il vaudrait mieux éviter qu’il te prenne pour un cinglé et qu’on se retrouve enfermés dans l’aile des barjots.
La fameuse unité dont lui avait parlé la docteure le premier jour de son transfert. Déjà à l’époque, Lucretia avait réalisé que c’était une très mauvaise idée de dévoiler la vérité.
Je ne pense pas qu’Ulysses ferait quoi que ce soit pour me nuire… mais de là à ce qu’il me croie, c’est une autre affaire.
Tu lui fais drôlement confiance.
À nouveau il la regardait du coin de l’œil, l’expression mutine. Il se moquait d’elle !
Il a su s’en montrer digne. D’ailleurs sans son aide, je ne sais pas dans quel pétrin on serait maintenant.
Ça je veux bien le croire.
Quelque chose sonnait au loin. Tous deux tendirent l’oreille.
Je crois qu’on va devoir se réveiller, observa le jeune homme. Et concernant Grant, s’il te plait, ne fais rien que je ne ferais pas ! Hein ?
C’est avec un grand sourire, qu’il commença à s’estomper. Lucretia se réveilla au son de l’alarme annonçant l’ouverture des cellules.

dimanche 24 novembre 2013

Extrait - chapitre 8 bis

Ecriture :

Chapitre 1 : terminé
Chapitre 2 : terminé
Chapitre 3 : terminé
Chapitre 4 : terminé
Chapitre 5 : terminé
Chapitre 6 : terminé
Chapitre 7 : terminé
Chapitre 8 : commencé


Nombre de pages : 56,5
Nombre de mots : 46 092
Nombre de sec : 268 537


Et un extrait tiré du chapitre 8 - 3571 sec :

Info : Lucrétia doit récupérer son dossier judiciaire et se trouver un nouvel avocat pour prouver l'innocence de Jarod. Seulement il lui faut de l'argent pour cela. Callaghan, un prisonnier qui organise ces fameux combats insiste lourdement pour que Jarod continua à combattre. Pour l'inciter, il est même parvenu à récupérer ce fameux dossier et lui promet même l'aide de son propre avocat. Lucrétia vient d'accepter. Dans cette extrait elle est en train de travailler à la laverie, lorsque Benetti, un prisonnier avec lequel elle s'est battue, rapplique.

Lucrétia n’eut pas le temps de répliquer. Les trois sbires de Benetti venaient de se ruer sur elle, trop rapidement pour qu’elle ait le temps de fuir. Elle évita de justesse un premier coup mais l’homme qui se trouvait sur sa gauche en profita pour la frapper en plein visage. La douleur irradia, l’assommant presque. Ses jambes plièrent sous elle, et il en fallu de peu pour qu’elle ne s’écroule au sol. On lui donna un coup de pied dans le creux des genoux. Cette fois, elle tomba. Les trois hommes se baissaient vers elle tandis qu’elle se retournait. Elle encaissa un nouveau choc, mais cette fois ne resta pas inactive. Du pied droit, elle frappa l’un de ses agresseurs dans la rotule. Il cria, arrêta aussi ses coups. Mais les deux autres n’en avaient pas fini. Elle eut seulement le temps de se redresser qu’ils la saisirent sous les bras, avec une telle force qu’elle se trouva complètement immobilisée.
Pas la peine d’essayer de lutter, cette fois je ne me suis pas entouré d’abrutis, déclara Benetti en s’approchant d’elle.
Le type qu’elle avait frappé au genou lui adressait un regard enragé, tandis que les deux autres continuaient de la maintenir fermement. Ils la tirèrent soudain en arrière, jusqu’à ce que son dos heurte la machine à laver.
Tu dois comprendre ma position, poursuivit le rital. Je n’ai pas vraiment envie que tu gagnes ce combat mais, même si Vasilev est très fort…
Il fit une pause, s’avança à nouveau jusqu’à venir la frôler. Lucrétia pouvait désormais sentir son haleine tiédasse contre ses joues.
Il y a certains risques que je ne peux pas prendre. Et comme tout le monde, j’ai besoin d’argent… Tu ne voudrais pas m’en priver, n’est-ce pas ?
La jeune femme sentit son souffle se couper. La peur l’avait tétanisée et pourtant son rythme cardiaque battait des records. Les pulsations avaient pris un rythme si effréné que sa poitrine toute entière brulait. Benetti allait la passer à tabac pour être sûr qu’elle ne pourrait pas combattre. Que se passait-il en cas d’abandon ? Y-avait-il annulation des paris, ou le gagnant était-il déclaré par forfait ? Bien sûr que ça se passait comme ça. Benetti n’aurait pas pris tous ces risques, sinon.
Tu veux que j’abandonne ? demanda-t-elle dans l’espoir de gagner un peu de temps.
Moore allait bien finir par arriver. Lui ou un garde. Elle aurait peut-être autant de chance que lorsque Kellerman était miraculeusement apparu la dernière fois ?
Oui j’y compte bien, confirma-t-il avec un mauvais sourire. Mais je veux surtout être sûr que  cette décision sera définitive.
Lucrétia n’eut même pas le temps de réfléchir à ce qu’impliquait cette dernière remarque. Benetti fit un signe de la main, et aussitôt, les deux hommes la plaquèrent sur le dessus de la machine. Elle essaya de se débattre, mais ils étaient trop forts, et sa position ne lui permettait pas non plus de trouver un appui pour se relever. L’un d’eux avait placé son avant-bras sur sa gorge. On lui maintenait aussi les bras et le torse. Elle tenta alors de donner des coups de pied, en vain. Ils s’étaient dégagés du champ. Benetti apparut alors au-dessus d’elle, plus souriant que jamais.
Dis adieu à ton fric.
Il tenait quelque chose dans la main. Un bidon en plastique avec une étiquette orange. Elle crut reconnaitre un logo d’avertissement, avant qu’il n’abaisse la bouteille.
Le liquide gicla sur son visage, aspergeant copieusement la peau et ses yeux. Elle ferma les paupières mais trop tard. La brulure se fit sentir presqu’instantanément, atroce. Plus encore que toutes les douleurs qu’elle avait jamais ressenties.

mercredi 20 novembre 2013

Chapitre 8 - Extraits

Journée de congé pour moi aujourd'hui, du coup je vous poste quelques extraits :)

Ecriture :

Chapitre 1 : terminé
Chapitre 2 : terminé
Chapitre 3 : terminé
Chapitre 4 : terminé
Chapitre 5 : terminé
Chapitre 6 : terminé
Chapitre 7 : terminé
Chapitre 8 : commencé


Nombre de pages : 51,5
Nombre de mots : 42 155
Nombre de sec : 245 835


Et un extrait tiré du chapitre 8 - 3442 sec  :

Info : petit tour dans les rêves de Lucrétia :


Elle se trouvait encore dans le salon, mais cette fois elle se tenait sur le seuil. La pièce s’étendait devant elle comme le théâtre macabre d’une scène qu’elle ne voulait plus voir. Pourtant elle se mit à avancer. Lentement. Elle leva son arme à hauteur d’épaule. Elle la tenait des deux mains. La main droite sur le côté de l’arme, et la gauche en renfort sous l’arme.

(…)

Mis à part le faible bruit de sa propre respiration, le silence était total. Elle continua à avancer, contourna le canapé et vit le corps. Le cadavre était étendu dans une mare de sang.
Ken !
Elle s’entendit prononcer ces mots de la voix de Jarod. Son ton était alarmé. Aussitôt elle se précipita vers le cadavre et s’agenouilla à ses côtés. Elle prit alors conscience que des voix résonnaient à proximité de la pièce. Des flics. Qui les avait appelés ? Elle n’avait pas encore passé d’alerte, et elle venait seulement d’arriver ! Le son se rapprochait de plus en plus, mais elle ne bougea pas. Elle se contenta de regarder le jeune homme. Un afro-américain, vêtu d’un jean baggy et d’un tee-shirt bien trop grand. Tous deux étaient à présent recouverts de sang.
Merde.
Pas besoin de prendre son pouls pour constater le décès. La moitié de son crâne avait explosée sous l’impact.

(…)

 Elle sentit soudain partir en arrière, tomba sur le sol à plat dos. Au-dessus d’elle le plafond présentait une énorme tâche d’humidité. Elle se redressa finalement, incertaine de ce qu’il venait de se produire. Jarod lui faisait face. Elle ouvrit la bouche, abasourdie, mais aucun son n’en sortit. Comment était-ce possible ? Elle occupait son corps, voyait la scène à travers ses yeux !
Qui êtes-vous ?

___________________________________________

Et le lendemain soir :

Elle attendit avec impatience que le sommeil la gagne, pour avoir une chance de revoir Jarod. Et si ça ne marchait pas ? Et si n’était qu’un simple rêve, qu’il n’avait jamais été là ? Elle se sentit partir assez rapidement, et plongea enfin dans les limbes du repos.

(…)

Surprise par l’apparition soudaine, elle recula d’un pas. Hunt était bien la copie conforme du jeune homme qu’elle voyait chaque matin dans le miroir, seulement il ne portait pas les vêtements fluorescents des prisonniers. Là, il était vêtu d’un jean délavé qui avait connu de meilleurs jours et d’un épais blouson noir. Elle réalisa alors que s’il se trouvait face à elle, alors cela signifiait certainement qu’elle avait regagné son propre corps. Instinctivement, elle leva la main. Ses doigts fins et sombres se présentèrent à son regard comme la promesse d’un miracle imminent. Revigorée par cette découverte, elle regarda à nouveau Jarod.

(...)
Et donc… J’ai eu quelques informations et j’ai fait des rêves. Qui te concernaient…
Elle avait décidé de le tutoyer à son tour. Après tout, ils partageaient le même corps, alors ça paraissait logique d’utiliser cette marque d’intimité. Il la scruta avec une légère défiance mais la laissa poursuivre.
Je crois que c’étaient des souvenirs… tes souvenirs donc. Je suis dans cet appartement et je vois ce jeune homme mort…
Ken.
Oui, je crois.
Elle avait effectivement prononcé ce nom dans son dernier songe.
Kenneth Dillon. C’était un petit trafiquant. Il n’avait pas l’envergure d’un gros caïd, mais connaissait bien le milieu. C’était mon indic.
Et… est-ce qu’on t’a accusé de l’avoir tué ?
C’était l’occasion où jamais d’avoir enfin des réponses à toutes ces questions qui la taraudaient depuis des jours.
Oui. Mais je n’ai rien fait.
Je le sais.
Merci.

vendredi 15 novembre 2013

Chapitre 7 - Deuxième extrait

Ecriture :

Chapitre 1 : terminé
Chapitre 2 : terminé
Chapitre 3 : terminé
Chapitre 4 : terminé
Chapitre 5 : terminé
Chapitre 6 : terminé
Chapitre 7 : commencé


Nombre de pages : 47,5
Nombre de mots : 39 094
Nombre de sec : 228 135


Et un extrait tiré du chapitre 7 - 2867 sec :

Info : Lucrétia réalise que Jarod est très certainement innocent et se met en tête que si elle parvient à le prouver, elle aura rempli sa mission et pourra rentrer chez elle. Comme elle ne connait pas le nom de son avocat, elle décide d'aller voir la directrice du pénitencier pour lui demander son "dossier de détenu" afin de récupérer ces infos. Le but étant in fine de rouvrir le "dossier judiciaire" de Jarod et éventuellement faire appel.

Madame…
Ça suffit maintenant. Vous m’avez déjà fait suffisamment perdre mon temps comme ça ! Veuillez retourner dans votre bloc. Et tirez un trait sur ce désir rocambolesque de faire réviser votre dossier. Vous êtes coupable, cent fois coupable, vous le savez bien. Alors n’allez pas saisir la justice pour supprimer une peine que vous méritez !
La rage envahit soudain la jeune femme qui se leva d’un bond. Ses mains claquèrent sur le bureau, faisant trembler les différents bibelots qui s’y trouvaient. Quelques papiers glissèrent de leur pile, puis vinrent tomber au sol. Malgré cet emportement soudain, Banks avait gardé un calme olympien. Elle se mit ensuite à sourire.
On la saisit par l’épaule. Elle se tourna aussitôt. C’était le garde, bien sûr. Le visage déjà déformé par l’inquiétude et la colère, il semblait déjà prêt à la frapper.
Assis !
Elle refusa d’obtempérer. Sa propre rage dominait celle du maton, mais plus encore, le bon sens.

(…)

Que comptez-vous faire ? reprit Banks. Crier ? Me traiter encore de sale garce ?
Encore ? Voilà donc pourquoi elle détestait tant Jarod. Il n’avait pas été très poli avec elle et maintenant, elle voulait se venger. Lucrétia ne pouvait même pas en vouloir au policier, tant cette femme était antipathique et cruelle. Elle se tenait toujours debout, face à elle. Son corps tremblait presque de rage mais la colère commençait déjà à s’estomper.

Et après être revenue dans sa cellule :

Tu as l’air contrarié.
Callaghan. Elle n’avait pas besoin de tourner la tête pour savoir que c’était lui. Son accent était reconnaissable entre mille. Avec un soupir, elle laissa retomber son bras endolori et fit face à l’anglais.
Qu’est-ce que tu veux ?
À ton avis ? J’ai appris que tu étais chez la directrice… Et vu ta tête, je dirais que l’entretien ne s’est pas déroulé de la meilleure façon.

(…)

Je voulais récupérer les coordonnées de mon avocat. Enfin mon ancien avocat, pour lui demander de me transmettre mon dossier juridique.
Hum… et elle a refusé ?
Oui.
Callaghan entra dans la cellule et vint s’installer sur le lit de Grant. Lucrétia espéra que ce dernier ne reviendrait pas dans l’immédiat, sans quoi une nouvelle bagarre risquait d’éclater. Et cette fois, ce ne serait pas elle, ou Jarod, qui en serait l’acteur principal.
Et si je te disais que je pouvais le récupérer ?
Cette fois, il recueillit toute son attention, pourtant Lucrétia ne cria pas victoire. Cette proposition avait un prix et elle savait très bien lequel.
Et pour ça il faudrait que je me batte contre Vasilev ?

(…)

Il faut que je réfléchisse, déclara-t-elle enfin.
Callaghan recula légèrement la tête, mais ne paraissait pas déçu par sa réponse. L’hésitation de la jeune femme était clairement perçue comme une première victoire.
D’accord, mais ne tarde pas trop.
Et je veux une preuve.
Il pencha la tête sur le côté, toujours amusé.
Tu l’auras. Ne t’inquiète pas.

vendredi 8 novembre 2013

Extrait chapitre 7

Comme promis, du nouveau :

Ecriture :

Chapitre 1 : terminé
Chapitre 2 : terminé
Chapitre 3 : terminé
Chapitre 4 : terminé
Chapitre 5 : terminé
Chapitre 6 : terminé
Chapitre 7 : commencé


Nombre de pages : 41,5
Nombre de mots : 34 140
Nombre de sec : 199 163


Et un extrait tiré du chapitre 7 :

Info : Lucrétia décide de prendre des cachets pour l'aider à dormir. le stress de la prison ne lui réussit pas. Dans cet extrait elle rêve pour la seconde fois des souvenirs de Jarod. Une scène très dure dans laquelle elle voir à travers les yeux le corps d'un jeune homme mort.

[spoiler]
L’endroit sentait la poudre. La sensation la surprit car, d’ordinaire, elle ne percevait jamais les odeurs dans ses songes. De là où elle se tenait, elle pouvait déjà voir le vieux canapé. Le corps se trouvait juste derrière.
(…)
Dans sa main se trouvait le revolver. Sans s’en rendre compte, elle s’était remise à marcher. Elle n’en avait pourtant aucune envie. La vision du cadavre avait bien été suffisante la dernière fois ! Pourquoi s’infliger à nouveau cette atrocité ? Parce que le choix n’était pas le sien. Ce n’était pas un rêve mais un souvenir, et dans ce passé-là, Jarod s’était avancé. Elle poursuivit donc, atteignit le canapé qu’elle dépassa, se tourna sur la gauche. Le corps gisait sur la moquette recouverte de sang, le visage tourné vers elle. La cervelle de cette homme recouvrait le sol sur presqu’un mètre. Elle eut un hoquet, manqua de vomir mais se retint à temps. Elle devait partir mais ne pouvait pas bouger. Elle regarda encore son arme, puis entendit les voix. Les flics n’étaient pas loin et le cadavre se trouvait à ses pieds.
(…)
Le corps mutilé sentait le sang. L’odeur métallique crevait la pièce et s’insinuait dans ses narines sans qu’elle ne puisse rien y faire. Ses yeux s’étaient déjà éteints. Ils la fixaient comme deux billes de nacres. À nouveau elle sentit son estomac se soulever. La sensation fut à la fois soudaine et violente, bien plus que la première fois. Lucrétia ouvrit les yeux en un instant. La cellule était toujours plongée dans la pénombre de la nuit. Elle eut à peine le temps de sauter du lit pour foncer vers la cuvette des toilettes que son ventre régurgitait déjà tout le contenu de son diner. Les spasmes la secouèrent à plusieurs reprises, même une fois son estomac vidé. La bile lui déchirait la gorge, elle sentait aussi sa tête tourner. Ses jambes n’avaient plus de force… Soudain elle sentit une main sur son épaule. Une nouvelle convulsion l’emporta, sans qu’elle ne puisse plus rien cracher, puis son corps se calma enfin.
Hé bien… je ne sais pas ce qu’ils t’ont filé à l’infirmerie mais ça n’a pas l’air d’être très efficace.
Non…
Elle se retourna pour s’adosser contre le trône. Ulysses était assis devant elle, les yeux encore lourds de sommeil. Ce devait être le milieu de la nuit. Aucun bruit ne venait troubler l’enceinte du bloc D. Lucrétia avait l’impression qu’ils étaient seuls au sein de cette immensité de cages. Leur petite cellule s’était coupée du monde, de cet enfer carcéral qui la maintenait prisonnière depuis plus d’une semaine.
(...)
Je revois cet homme mort… C’est…
Que dire de plus ? Comment décrire cette vision abominable ? Aucun mot ne semblait suffisamment fort, ni même suffisamment adapté pour cela. Ulysses sembla le comprendre. Ses longs doigts se resserrèrent un peu plus sur son avant-bras. Le contact la rassurait.
L’homme que tu es accusé d’avoir tué ? demanda-t-il.
Accusé. Il n’avait pas dit « que tu as tué » mais « que tu es accusé d’avoir tué », voulait-t-il ménager son humeur, lui accorder le bénéfice du doute, ou croyait-il sincèrement que Jarod était innocent ? Lucrétia elle-même ne parvenait plus à se prononcer. Lorsqu’elle avait fait ce rêve pour la première fois, elle était certaine que Hunt avait tué ce pauvre homme. Il se trouvait là à côté du cadavre, une arme à la main. Il n’était pas avec les autres policiers, alors qu’il aurait dû se trouver avec eux. Pourtant… maintenant que le souvenir s’était fait plus précis, elle devenait indécise. Si les faits s’étaient bien déroulés comme dans son songe, alors le môme était déjà mort lorsque Jarod était entré dans la pièce. Le flic avait eu le malheur de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment…  Mais pourquoi ne se trouvait-il pas avec ses collègues ? Et surtout, pourquoi avait-il été jugé coupable ? L’enquête avait bien du pouvoir déterminer si c’était son arme qui avait servi à commettre ce crime quand même !  Tout s’embrouillait… Lucrétia se sentait plongée dans un tourbillon de questions sans réponses et d’incertitudes croissantes. Elle détestait ça.
Elle soupira, puis se releva lentement, pas encore certaine d’avoir complètement récupéré.
Oui c’est bien, répondit-elle enfin à la question de Grant. Et merci de ne pas avoir dit que je l’avais tué…
Ce n’est pas le cas, donc ?
Il avait prononcé ces mots d’une voix douce, soucieux de ne pas la vexer. Pourtant la curiosité restait palpable dans son ton. Elle hésita, fit couler de l’eau dans le lavabo et se rinça le visage et la bouche.
Non…
Alors c’est vrai ce que dit Callaghan ?
Elle se retourna en un instant. La seule mention de ce nom l’avait piquée aussi nettement que le dard d’une abeille.
Qu’est-ce qu’il dit ? demanda-t-elle avec empressement.
(…)
Il dit que tu as besoin de fric pour récupérer ton dossier et faire rouvrir l’affaire ?

mardi 29 octobre 2013

Extrait : chapitre 6

Info : le fameux Slides est apparu au début du chapitre. Il venait chercher des noises à Grant, qui appartenait avant à son clan. Il lui reprochait de copiner avec Jarod (vu qu'il est flic, il y a de quoi se faire mal voir...)

Le trio se trouvait à seulement quelques mètres, et Slides était parmi eux.
(…)
Hunt !
Elle continua à marcher, faisant mine de ne pas les avoir entendus. C’était peine perdue, elle le savait bien et la confirmation ne tarda pas à tomber. On l’attrapa par le bras, la forçant à stopper sa progression. Elle se tourna d’un mouvement sec pour faire face à ses adversaires. Slides était accompagné de deux gros types dont les cheveux sombres et le teint olivâtre dénotaient des origines italiennes. Peut-être des maffieux. En tout cas leur expression n’indiquait rien de bon. 
Alors quoi ? Tu pars déjà ? Pas le temps de discuter cinq minutes ? demenda Slides avec un sourire cruel.
Lucrétia dégagea son bras de l’étreinte forcée puis releva le menton en signe de défi.
Pas vraiment, non. Foutez-moi la paix.
C’est pas cool ça. On vient juste discuter !
De quoi ? De la bouffe de ce midi ? Du dernier match de foot ? J’ai autre chose à faire.
Tu n’iras nulle part.
C’était l’un des autres types qui venait de parler. Au son de sa voix, Lucrétia comprit qu’il était hiérarchiquement plus élevé que cet enfoiré de Slides. Il était plus âgé aussi. C’était peut-être lui, le boss.
D’accord…
Il fallait qu’elle gagne du temps. Avec un peu de chance un maton passerait par là et elle pourrait déguerpir vite fait. 
De quoi est-ce que vous voulez parlez ?
Tu vois, répondit le chef, mon ami ici prétend que c’est toi qui l’as envoyé en taule.
Lucrétia jeta un coup d’œil à Slides. Il trépignait d’impatience. Les augures empiraient de plus en plus.
C’est possible. Je faisais mon boulot.
Et lui faisait le sien. Quel dommage qu’ils ne soient pas compatibles, n’est-ce pas ?
Oui. Il dealait de la drogue, c’est pas comme si il ne s’attendait pas à se faire arrêter un jour ou l’autre.
Le boss se mit à rire, avec une sincérité qui mit Lucrétia encore plus mal à l’aise. Pourquoi est-ce que des mafieux trainaient avec un revendeur de came ? À moins qu’ils ne soient pas de la famille et que son instinct l’ait trompée. 
C’est pas faux, répondit le chef. J’aime bien tu humour. C’est dommage de devoir te casser la gueule.
La sentence tomba comme un couperet. Lucrétia sentit ses jambes faiblir mais essaya tant bien que mal de garder un visage fermé. 
Attends, qu’est-ce que ça vous apportera de me bastonner ?
Slides fonça droit sur elle et la saisit par le col.
Ça me fera plaisir voilà ! Espèce d’enfoiré ! Vous m’avez piégé pour me coffrer ! Salopard ! Tu t’es fait passer pour l’un des nôtres ! Ne me dit pas que tu ne t’en souviens pas !
Il était maintenant hors de lui. Son visage écarlate semblait sur le point d’imploser. Lucrétia ne pouvait pas détourner son regard des yeux injectés de sans qui la fixaient avec une haine qu’elle n’avait encore jamais vue. Ce type-là allait la tuer si elle ne faisait rien.
C’était mon job ! cria-t-elle. Et tu crois que de se battre va te rendre ta liberté ? Tu parles, tout ce que tu risques c’est d’alourdir ta peine. Les gardiens sauront que c’est vous et ton dossier va en prendre un coup.
Pourquoi est-ce que ces fichus matons ne montraient pas le bout de leur nez ! Où étaient-ils tous passés ? Le cœur de Lucrétia battait à toute vitesse. Son martèlement sporadique assourdissait ses oreilles mais Slides parlait tellement fort qu’elle n’avait aucun mal à l’entendre. 
Les gardes ? J’en vois aucun pour le moment, déclara le boss.
Les trois hommes affichaient ce même sourire sadique. Leurs yeux pétillaient de malice. Ils étaient impatients de commencer. Lucrétia jeta un rapide coup d’œil sur le côté. Le réfectoire n’était pas très loin. Mais même si elle piquait un sprint, ils auraient quand même le temps de la rattraper. Faire diversion ? Il n’y avait que quelques chaises dans le couloir. Rien d’autre.
T’inquiètes pas pour nous, poursuivit le boss. Quand on aura fini, y’aura personne pour cafter aux matons. Et puis on a jamais été là, pas vrai ?
Non ! assurèrent les deux autres.
Slides se tourna vers son patron, l’air ravi. Il savait que le moment tant attendu était enfin arrivé, qu’il allait enfin pouvoir se défouler, assouvir sa vengeance. Lucrétia ne lui en laissa pas le temps. Alors que son visage revenait à elle, elle le frappa de toutes ses forces en plein nez. Elle sentit l’os craquer sur le coup, et ses jointures se déchirer. Un élancement abominable traversa toute sa main pour remonter jusqu’à son coude. 

mercredi 23 octobre 2013

Extrait : chapitre 5

Grant saisit sa bouteille et se dirigea vers le gymnase.
Je vais soulever un peu de fonte, tu m’accompagnes ou tu déclares forfait ?
Malgré ses bonnes résolutions, Lucrétia n’avait aucune envie de continuer à s’exercer. Un match c’était bien suffisant, surtout un comme celui-ci.
Heu, je ne sais pas trop. J’ai plus tellement le courage là… Je vais te regarder et je verrais si je me laisse tenter…
Cela sembla lui convenir. Lucrétia n’avait pas l’intention d’effectuer la moindre traction ou de soulever le moindre poids, mais ça Ulysses ne devait pas le savoir. Son compagnon de cellule fila directement vers une immense machine et attrapa deux manivelles qu’il tira vers lui. De chaque côté de l’appareil, des pavés noirs devant peser plusieurs kilos chacun, s’élevèrent à chacun de ses mouvements. Cet engin devait être une véritable torture. Elle s’assit sur un petit banc vacant et le regarda faire avec un mélange d’admiration et de compassion. Grant grimaçait, suait et peinait comme un beau diable. Seulement le résultat de cet entrainement acharné lui donnait un corps de rêve, du coup elle ne pouvait pas vraiment lui en vouloir… Elle perçut un mouvement sur sa droite. Elle tourna aussitôt la tête pour découvrir cet homme étrange qui l’observait un peu plus tôt. Merde, voilà qu’il venait lui parler à présent. Lucrétia espérait de tout cœur qu’il ne s’agissait pas d’un autre ennemi inconnu, prêt à lui faire la peau malgré le nombre conséquent de témoins.
Joli match. Tu n’as rien perdu de ton audace et de ta rapidité à ce que je vois.
Merci…
Elle le fixait avec méfiance. L’homme avait un accent anglais. Une chose assez surprenante mais qui correspondant néanmoins assez bien avec son physique. La peau très pâle, cet air un peu snobinard… Que faisait-il dans une prison américaine ?
Ça va mieux ta blessure ?
Ma… Ah oui.
Elle posa la main sur son front, par pur réflexe. La plaie était presque devenue indolore à présent.
Ça va, il faut juste qu’ils me retirent les points c’est tout.
Et d’après ce que je viens de voir tu as retrouvé toute ta forme…
Où voulait-il en venir ? Lucrétia se sentait oppressée par ses questions détournées et par la façon dérangeante qu’il avait de la fixer. Pourquoi toutes ces interrogations ?
Je ne sais pas trop, dit-elle avec hésitation. Ça va, oui…
Tu serais prêt à reprendre les combats alors ?

vendredi 18 octobre 2013

Nouvel extrait : chapitre 5

Dans ce passage Lucrétia est contrainte de faire un match de basket avec Grant comme partenaire contre deux autres détenus. Je dis "contrainte" car elle n'a pas joué depuis sa dernière année de lycée et n'était déjà pas très douée à l'époque. Et évidement, Grant a fait l'apologie de Jarod en disant qu'il était bon. Résultat, elle ne se sent pas très en confiance... et pourtant...

Lucrétia, elle, ne se sentait pas aussi optimiste. La facilité avec laquelle Morgan avait deviné son action indiquait qu’il était doué et rapide. Ce n’était pas elle avec son zéro pointé en stratégie sportive et deux pieds gauches qui allait faire le poids contre un tel adversaire. Ulysses avait de nouveau le ballon. Cette fois, il dribla Sands et s’engagea vers le panier adverse. Morgan se ruait déjà vers lui pour l’empêcher d’atteindre son but. Lurcrétia devait agir. Si elle ne risquait pas marquer de points, elle pouvait au moins aider Grant à égaliser. Elle fonça vers leur adversaire, bien déterminée à ne pas rester passive dans la partie. Morgan l’avait repérée, il ralentit son train et se mit à zigzaguer pour l’éviter. Un coup à droite, puis à gauche. Du coin de l’œil il continuait à observer Grant qui était de nouveau aux prises avec Sands. Lucrétia continuait de jouer au chat et à la souris avec Morgan, la situation semblait sclérosée. Soudain, elle entendit un cri victorieux. Sands venait de remporter son duel contre Ulysses et était maintenant détenteur de la balle. Mince ! Il se précipitait déjà vers leur panier, prêt à doubler le score. Lucrétia se précipita à sa poursuite. Pas question qu’ils marquent deux fois de suite dès le début du match. Grâce aux jambes musclées de Jarod, elle arriva rapidement à sa hauteur, juste avant qu’il n’atteigne son objectif. Sands lui jeta un regard empli de défi, réveillant un peu plus la détermination de la jeune femme plutôt que de lui faire peur. Il ne marquerait pas ! Son adversaire fit rebondir le ballon contre le parquet. Derrière eux, c’était maintenant au tour de Morgan de jouer les défenseurs contre les assauts de Grant, les laissant seuls dans leur duel. Sands et elle ne se quittaient pas des yeux, chacun jugeait l’autre : son ambition, sa rapidité de réaction et la stratégie qu’il allait employer. La balle martelait le sol, au début lentement et parfois plus vite. Il n’y avait pas de cadence programmée, tout se jouerait à l’instinct. Impossible de prévoir ce qu’il allait faire. Son rival esquissa soudain un pas sur la droite. Il allait bouger ! Lucrétia se précipita dans cette direction, sans réfléchir, mais comprit aussitôt que c’était une erreur. Son adversaire venait de feinter et était en fait partie vers la gauche. Avec un réflexe dont elle ne se serait jamais crue capable, Lucrétia pivota dans cette nouvelle direction. Son bassin tourna sec un mouvement sec, si rapide qu’elle crut qu’elle allait tomber. Il n’en fut rien. Dès qu’elle fut dans le bon, axe, elle se précipita vers lui. Sands était déjà en train de tirer, mais ne s’était pas attendue à ce qu’elle se montre aussi véloce. Déstabilisé par son apparition soudaine, il tira trop tard. Lucrétia vit la balle s’élever dans les airs, juste devant elle. L’occasion était trop belle. Elle ne réfléchissait plus, cette partie se jouerais à l’instinct et ce dernier lui dictait de se montrer féroce. Ne pas hésiter. Jamais. Elle tendit le bras jusqu’à venir toucher le ballon qu’elle plaqua ensuite sur le sol. Le claquement retentit dans le petit gymnase comme un hymne victorieux. Elle l’avait !  Aussitôt, elle effectua un demi-tour sur elle-même afin de protéger le précieux trésor des mains de son ennemi, puis se mit à courir. Vers son panier tout d’abord, car c’était la seule zone encore libre de tout joueur, puis elle commença à effectuer un arc de cercle pour regagner le camp ennemi. Sands était bien sûr sur ses talons, prêt à lui reprendre la balle dès que l’occasion se présenterait. Qu’il compte là-dessus ! Lucrétia ne le laisserait pas faire. Le ballon était à elle et elle allait le mettre dans ce fichu panier quoi qu’il en coute ! Morgan débarqua soudain juste devant son nez. Elle faillit le percuter de plein fouet, mais réussit à l’éviter à la dernière seconde. Grant apparut à son tour, il tentait de canaliser leurs adversaires le temps qu’elle puisse arriver jusqu’au panier. Et après ? Devrait-elle lui passer la balle. Elle le regarda brièvement. Non. Il était cerné de toutes parts. Le plan de son partenaire était clair : il s’occupait de Sands et Morgan et à elle de marquer le point. Elle le ferait. Elle y arriverait ! Elle pivota à nouveau en voyant Sands échapper à la surveillance de Grant et se diriger droit sur elle. Le ballon rebondit à nouveau, elle tourna encore, cherchant une percée, un moyen d’atteindre le panier en toute sécurité. Soudain, elle trouva la faille et s’y immisça sans l’ombre d’une hésitation. Le cercle métallique se tenait juste au-dessus d’elle. Elle bondit, avec une aisance qui l’étonna. Elle avait l’impression de rêver. Dans ses songes la gravité n’avait pas de prise, et là c’était cette même sensation qu’elle ressentait. Son corps flottait dans les airs comme s’il ne pesait rien, jusqu’à atteindre le panier. La balle glissa à l’intérieur, avant de retomber lourdement sur le parquet. Un point partout. Elle avait réussi.

vendredi 11 octobre 2013

Extraits : chapitre 3

Un peu de nouveau. Là j'essaie de m'imposer un rythme de 1000 mots par jour, mais je ne sais pas si je vais pouvoir le tenir... en tout cas pas ce WE ^^

 Ecriture : 

Chapitre 1 : terminé
Chapitre 2 : terminé
Chapitre 3 : terminé
Chapitre 4 : commencé

Nombre de pages : 16
Nombre de mots : 14 030
Nombre de signes (sans espaces) : 68 864

Extraits :


Dès qu’il eut quitté la cellule, elle se dirigea vers la cuvette des WC, et prit une profonde inspiration. Elle avait envie d’uriner depuis son départ de l’infirmerie mais n’aurais jamais osé se soulager en présence de quelqu’un. C’était maintenant l’occasion idéale pour s’en occuper, même si elle appréhendait ce moment. Aller, il fallait bien y passer… Elle baissa son pantalon de quelques centimètres et entrouvrit son caleçon d’une main un peu fébrile. Bon ce n’était pas non plus comme si elle n’en avait jamais touché.

(…)

-    Tu ne viens pas diner ?
Diner. Elle regarda sa montre. Il était à peine 17h30. Comment pouvait-on bien diner à cette heure-là !
-    Euh, si…

(…)

-    C’est quoi ?
-    Dégage, y’a du monde qui attend !
Puisque c’était si gentiment demandé… Lucrétia se dépêcha d’avancer puis attrapa une brique de lait et une pomme avant  de rejoindre Grant. Ils se dirigèrent vers les deux seules places disponibles d’une longue table située juste après les comptoirs.
-    Au moins le visuel correspond à l’odeur, déclara-t-elle en se laissant tomber sur une chaise branlante en vieux plastique rouge.
-    Le fameux hachis Parmentier du lundi. À la tienne !
Elle fit la moue. Du hachis Parmentier… elle aurait dû s’en douter en fait, même si cette plâtrée gluante n’y ressemblait pas vraiment. Le problème restait que c’était de la viande et qu’elle était végétarienne. Elle contempla la bouillie avec dégout avant de repousser l’assiette.

(…)


Du bout des doigts, elle se mit à émietter le reste de son pain avant de réaliser que Grant la regardait curieusement.
-    Qu’est-ce qu’il se passe ?
-    Rien… C’est juste qu’on ne me regarde pas du meilleur œil, expliqua-t-elle.
Grant s’adossa contre le dossier de sa chaise, la sienne était jaune canari, et jeta un coup d’œil discret vers la table de derrière.
-    Ah Russell… Décidément, il ne va jamais te lâcher.
Elle avait un nom et la confirmation que cet homme et Jarod étaient bien en froid. Elle releva un court instant les yeux vers lui. L’homme la fixait toujours, sa bouche pliée en un sourire à la fois mécontent et cruel. 
-    J’aimerais bien pourtant, répliqua-t-elle en contemplant à nouveau son assiette encore pleine.
-   Là encore je ne pense pas que ce soit de ton ressort. Russell ne te lâchera pas tant qu’un de vous deux sera encore en vie. Ou qu’il ait d’autres sources de préoccupation…
Elle le fixa, surprise.
-    Comment ça ? Un autre ennemi ?
-    Par exemple…
Au fur et à mesure qu’elle apprenait à le connaitre, Lucrétia ne cessait d’être étonnée par son compagnon de cellule. Non seulement il était bel homme, rien à voir avec les autres prisonniers malodorants et bardés de tatouages, mais il semblait à la fois intelligent et instruit. Que faisait-il avant d’être envoyé ici ? Et pourquoi 15 ans de réclusion ? Il n’avait pas l’air mauvais… et même si l’habit ne faisait pas le moine, elle l’imaginait mal en en assassin amoral ou trafiquant de drogue. Non, il ne venait pas des rues. Ce domaine marquait un homme et il n’en avait aucune caractéristique. Restaient alors la fraude, l’escroquerie, l’homicide involontaire… Là ce serait plus cohérent, plus en touche avec le personnage. Ses instincts de détective reprirent le dessus. Lucrétia se mit à observer discrètement son vis-à-vis.  Ses cheveux châtain étaient parfaitement coiffés, avec une raie à peine perceptible sur le côté qui laissait retomber une épaisse mèche sur son front. Des yeux bruns, éveillés et curieux qui l’étudiaient de la même manière qu’elle le faisait. Elle sourit, jeta un rapide coup d’œil à ses mains : fines, sans imperfection. Ses ongles étaient impeccables. On aurait presque pu croire qu’il sortait de chez une manucure.

(…)


Grant ne répondit pas, il continuait de dévorer son assiette avec un appétit surprenant. Lucrétia incisa le coin de sa brique de lait et s’en versa un verre. À défaut de manger, elle pouvait au moins boire quelque chose. Elle portait le verre à ses lèvres lorsqu’elle entendit un violent éclat. Un peu plus loin sur sa droite, deux hommes en surpoids se rouaient de coup, tout en vociférant un flot d’injures imagées. Leurs masses molles tombèrent bien vite au sol, emportant avec eux leurs plateaux respectifs, sans que cela ne freine pour autant leurs ardeurs. Le plus grand des deux, un noir qui avait de longues nattes rasta prit finalement le dessus. Il s’assit sur son rival et le frappa à plusieurs reprises en plein visage. Les cris retentissaient de toutes parts : les siens, ceux de sa victime, mais surtout ceux des autres prisonniers qui les encourageaient à continuer. Le sol était recouvert de nourriture et de sang. Le groupe de détenus le plus proche s’était disposé en arc de cercle autour des deux combattants, prêts à intervenir ou même à entrer dans le conflit si l’occasion se présentait.

vendredi 4 octobre 2013

Nouveaux extraits : chapitres 2 et 3

Lucrétia discute avec le médecin

La médecin continuait de l’observer. Lucrétia réalisa que son petit intermède introspectif avait dû durer un bon moment, mais n’allait surement pas s’en excuser.
-  Où ça ?
-    Vous allez passer un scanner. À cause de vos pertes de connaissances et de cette amnésie.
-   Je ne suis pas amnésique.
Bon sang, mais est-ce qu’elle avait seulement écouté un traitre mot de son histoire ? Apparemment pas. La praticienne la fixait derrière ses petites lunettes. Un vague sourire étirait ses lèvres. Lucrétia avait presqu’envie de la prendre et la secouer comme un prunier. Qu’elle réagisse, quoi !
-    Je m’appelle Lucrétia Bennett et je suis détective privé. J’habite au 255 Church Avenue. Vérifiez si vous voulez ! Appelez mes parents, mes amis ! Ils vous confirmeront ce que je vous ai dit.
Elle s’arrêta lorsqu’elle réalisa que toutes ses révélations ne produisaient aucun effet sur le médecin. Soit elle avait le tempérament d’une plante verte, soit elle avait l’habitude de ce genre de délire. Dans les deux cas, Lucrétia l’avait dans l’os, pour parler vulgairement. Elle se mit à soupirer.
-    Évidemment… pourquoi est-ce que vous me croiriez ?
-   Oui, pourquoi en effet.
De son immense main, elle se frotta les yeux avec dépit. Que faire ? Que faire ? Que faire ? Elle n’allait tout de même pas accepter de jouer ce jeu absurde ? Mais avait-elle seulement le choix ?
-   D’accord je vais passer ce scanner.

  (...)

Où on la conduit à sa cellule

Elle se garda bien de répondre. De toute façon le garde voulait juste la titiller. Il se mit à sourire, dévoilant une rangée de dents inégales et qui mériteraient sans doute un bon détartrage. Lorsqu’elle passa devant lui, Lucrétia lui adressa un regard mauvais, sans pour autant l’impressionner. Le maton se départit d’un rire gras.
-    Cette fois, fais gaffe aux vitres ! C’est quand-même dommage d’abimer une belle gueule comme ça !
Elle serra les poings, mais garda la tête baissée. Mais où avait-elle atterri ? Même les gardes, pourtant supposés montrer l’exemple, n’hésitaient pas à l’insulter ! Le fait de côtoyer des détenus à longueur de journée avait peut-être déteint sur eux, à moins qu’ils ne soient simplement méchants de nature. Lucrétia s’en fichait. Tout ce qu’elle voulait c’était survivre suffisamment longtemps pour trouver le moyen de rentrer chez elle. 

 (...)

Où elle rencontre son compagnon de cellule


Sa voix grave la surprit. Il se leva tranquillement, entrant enfin dans la lumière de la minuscule pièce. Son crâne chauve luisait sous l’halogène du plafond.
-    Ulysses Grant.
Il lui tendit la main. Surprise, elle resta les bras ballants pendant une bonne seconde, se contentant de le regarder. Lorsqu’elle répondit enfin à l’invitation, il hocha la tête.
-    On peut dire que tu es connu ici. Mais ne t’inquiètes pas, je n’ai rien contre les flics.
Aussitôt un immense poids quitta sa poitrine. Elle en aurait presqu’hurlé de joie. Maintenant qu’elle savait que sa vie n’était plus en danger, du moins pour le moment, elle s’adossa contre l’un des montants du lit.
-    Ulysses Grant…  C’est en rapport avec le président ?
-    Mon père était un grand passionné d’histoire.
-     J’imagine, pour appeler son fils comme ça… Ça n’a pas été trop dur ? À l’école ?
Elle et sa grande bouche ! Il fallait vraiment qu’elle fasse attention à ce qu’elle disait surtout ici. Une parole de travers, et zwip ! Plus de Lucrétia !
-  Je veux dire… les enfants ne sont pas toujours tendres avec leurs camarades et parfois le moindre prétexte suffit à la moquerie…