jeudi 29 septembre 2016

de Charybde en Scylla : Extrait 13

Bilan Hebdomadaire


Ca y est je peux de nouveau taper à deux mains ! J'avance plus vite, surtout que là je suis en plein Charybde (et ça va toujours vite dans Charybde). Je devrais retourner dans Scylla d'ici peu pour un chapitre sans doute assez court.


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108 et quelques pages écrites - 57 780 mots
Chapitre 9 en cours


Extrait 13
Chapitre 9 - CHARYBDE 


Note : Jake a décidé d'enquêter sur l'individu mystère qui lui offre ces objets étranges (l'histoire du livre est la gouette d'eau). Du coup, il regarde les vidéos des caméras installées chez lui, et en particulier celle de sa chambre (là où il a trouvé "l'Odyssée"). Après avoir analysé le problème et la façon dont a procédé son "donateur", il est persuadé qu'il s'agit en fait de son père.

Comme d'hab il s'agit d'un premier jet non relu alors soyez indulgents...




Sans attendre plus longtemps, il charge le fichier correspondant à la bonne tranche horaire puis fait défiler le time code jusqu’à l’heure de l’arrivée de Sullivan senior à l’appartement. La chambre est déserte. Rien ne semble anormal. Les minutes passent, Jake anticipe de plus en plus l’entrée de son père. La lumière s’allume soudain. Ses doigts se resserrent sur la souris, un léger sourire tend ses lèvres. Mais il s’agit de Kaoru. La femme de ménage pénètre, les bras chargés.

(…)

Elle ressort quelques instants plus tard, laissant Jake plus impatient que jamais. Il n’a pas à attendre longtemps. À peine dix minutes après son départ, la porte s’ouvre à nouveau, faisant apparaître la silhouette tout à fait reconnaissable de son père. Bingo !
L’homme a pourtant les mains vides mais Jake suppose que le livre se trouve dans la poche de son manteau. Il s’avance jusqu’au centre de la pièce, regarde autour de lui avant de s’approcher de la bibliothèque. Il contemple les différents ouvrages, frôle du bout des doigts les reliures de certains d’entre eux avant de faire un pas en arrière. Alors ? Qu’attendait-il ? Jake a presqu’envie de lui crier de passer à l’action, pourtant Walter ne fait rien. Savait-il pour les caméras ? Jake ne lui en a jamais parlé mais il doit certainement s’en douter. Le côté un peu paranoïaque du jeune homme n’a rien d’un secret, surtout qu’il a été menacé à plusieurs reprises par quelques spécimens peu recommandables. Cependant, s’il se sait filmé pourquoi placer ce livre dans un endroit aussi exposé ? Est-ce volontaire ? Pour tester son fils ? Sauf qu’il n’en encore rien fait et Jake sent l’impatience l’écarteler. Ça devient même une véritable torture.
Walter recule encore, puis se tourne à quatre-vingt-dix degrés vers le mur qui fait face au lit. Que cherche-t-il ? Le cœur de Jake s’accélère un peu quand il comprend soudain les intentions de son géniteur. Ce dernier s’avance vers la paroi jusqu’à venir toucher le tableau – un original – qui s’y trouve. Il le soulève, le pose au sol puis contemple avec satisfaction le bien que l’objet dissimule. Son coffre-fort. Du moins l’un d’entre eux.
Mais très certainement celui dont Jake avait le moins envie que son géniteur ne découvre. Encore faut-il qu’il connaisse la combinaison que Jake n’a dévoilée à personne. Cela ne semble pourtant pas décourager Walter qui commence à tourner le gros bouton sans la moindre hésitation. Que fait-il ? Il ne peut pas connaître le code ! Pourtant la porte s’ouvre, comme preuve indéniable que c’est pourtant le cas. Inconsciemment, le jeune homme met la vidéo en pause. Le coffre ouvert s’affiche bien devant ses yeux, il n’y a aucun doute.
Comment ?
Walter plonge une main à l’intérieur pour en ressortir plusieurs dossiers. Il les dépose sur le lit avant de s’asseoir. Ses actions tout comme leurs répercussions éventuelles ne semblent pas le perturber le moins du monde. Du grand Walter Sullivan : tout moyen est bon parvenir à ses fins. Il passe en revue les documents assez rapidement, survolant les pages, jusqu’à trouver celles qui l’intéresse. Jake n’a pas besoin de d’agrandir l’image pour savoir desquelles il s’agit. Il connaît ces dossiers par cœur et sait exactement ce qui intéresse son père parmi eux. Il dégluti avec difficulté. Sa gorge s’est nouée à cause de l’appréhension. Que compte-t-il faire de ces informations ? Le piéger ? L’empêcher d’agir ? Walter se relève, laisse deux chemises sur le lit avant de ranger les autres dans le coffre qu’il referme avant de replacer le tableau. Ni vu ni connu. Même Jake n’a pas remarqué le vol et il lui aurait fallu sans doute un certain temps avant de le constater le délit s’il n’avait pas visionné ces vidéos. Le destin lui a donné un coup de pouce cette fois.
À l’écran, le voleur quitte la pièce, son forfait maintenant effectué. Jake soupire. Son attention n’est désormais plus focalisée sur le livre mais sur la découverte que vient de faire son père.

jeudi 22 septembre 2016

De Charybde en Scylla : Extrait 12

Bilan Hebdomadaire

Le bilan hebdomadaire (très en retard, c'est vrai...)
Mon bras va mieux : plus d'attelle, je peux utiliser mon avant-bras mais il y a encore beaucoup de mouvements que je ne peux pas encore faire. Je ne tape toujours que d'une main (sinon ça me tire au bout de cinq minutes) du coup j'éparpille des fautes de frappe un peu partout, en particulier dans mon roman... Pas grave, les relectures sont faites pour ça.




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82 et quelques pages écrites - 44242 mots
Chapitre 7 en cours


Extrait 12
Chapitre 7 - CHARYBDE


Note : 
De retour chez lui après avoir passé la nuit à l'hôpital, Jake découvre un livre qui ne lui appartient pas dans sa propre bibliothèque. Non seulement l'ouvrage est ancien et bien entretenu (le genre qui coûte un peu d'argent) mais il s'agit d'un exemplaire de L'Odyssée d'Homère, un livre que lui lisait souvent sa mère quand il était petit (elle était férue de mythologie).

Il saisit à nouveau l’ouvrage, puis s’approche de la fenêtre. La lumière directe risque de l’abimer mais il veut pouvoir l’étudier dans les meilleures conditions possibles. Les lettres dorées brillent au contact des rayons solaires, comme pour le narguer un peu plus.
L’Odyssée.
Il se souvient encore de ces soirées où sa mère lui contait les histoires extraordinaires d’Ulysse, roi d’Ithaque, lors de son retour de la guerre de Troie. Elle venait s’asseoir au bord de son lit, tandis qu’il se levait dans le creux de son épaule. Le beau livre qu’elle possédait depuis sa propre enfance les attendait, posé sur ses cuisses. La seule lumière qui les éclairait était celle de sa lampe de chevet. Son faible halo les couvrait d’une aura dorée, secrète qui n’appartenait qu’à eux, le temps de ce moment privilégié. À présent, malgré un décor tout à fait différent, il a encore l’impression d’entendre sa voix feutrée qu’elle utilisait à chaque fois qu’elle lui faisait la lecture.
Alors où en étions-nous ?
Elle ouvrait le livre à l’endroit du marque-page, puis lui souriait avant de commencer.
— Alors où en étions-nous ?
Jake relève la tête. Elle se tient là, juste devant lui. Ses longs cheveux blonds retombent sur ses épaules, recouvrent en partie sa poitrine. Elle ne porte qu’une simple robe de coton blanc que Jake ne connaît pas. Aucun bijou ne vient souligner sa beauté affable. Elle n’en a pas besoin.
— Maman ?
Il frémit, par crainte que ce mot prononcé à voix haute ne la fasse disparaître. Il n’en est rien. Elle s’approche de lui, sa silhouette auréolée de lumière rayonne comme celle d’un ange.  Dès qu’elle atteint son fauteuil, elle s’agenouille à ses côtés.
— Tu es prêt à reprendre la lecture ?
Sa main vient toucher le livre, toujours posé sur les cuisses du jeune homme. Il n’a pas détourné le regard, même lorsqu’elle a amorcé ce geste. La présence inexplicable de celle qui lui donné la vie est un cadeau bien trop précieux pour qu’il accepte d’en perdre le moindre instant.
— L’Odyssée… Oui, très bon choix. J’aime beaucoup cette histoire.
C’est bien sa voix. Il la reconnaîtrait entre mille, même après toutes ces années. Elle parle avec ce ton qu’elle n’utilise qu’avec lui, lorsqu’ils sont tous les deux, bien loin des problèmes de la vie, des problèmes de travail, des problèmes familiaux. Ou de la maladie. Jake sait bien qu’elle ne peut pas être là. C’est impossible. Son décès remonte à sa petite enfance. D’ailleurs elle n’a pas changé. Elle est restée aussi belle et affectueuse que dans sa mémoire.
Ce n’est qu’un souvenir, ravivé par la maladie. Par la tumeur.
Et puis ? Qui pourrait lui reprocher de vouloir en profiter ?
Il a la chance unique de la retrouver, enfin.
Alors il continue de la regarder, même lorsqu’il sent ses mains ouvrir le livre, puis tourner les premières pages.
— Que dirais-tu que nous recommencions depuis le début ?
Ses lèvres s’entrouvrent en un sourire parfait, auquel il se sent répondre.
— Oui, le début me paraît bien. Il faut reprendre à zéro…


dimanche 4 septembre 2016

De Charybde en Scylla : Extrait 11


 Bilan hebdomadaire

Bon j'ai réussi à reprendre un (petit) rythme d'écriture. Moins important que ce que je faisais avant mais c'est toujours ça (écrire à une main n'est pas ce qu'on fait de mieux ^^). Mon bras va mieux néanmoins, et d'ici une bonne semaine je n'aurai plus d'attelle. Ce sera plus facile alors...
Le fait que je sois entrain de travailler un chapitre CHARYBDE m'aide beaucoup. Le problème c'est que je vais bientôt repasser à SCYLLA..


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82 et quelques pages écrites - 44242 mots
Chapitre 7 en cours


Extrait 11
Chapitre 7 - CHARYBDE

Note : A la fin du chapitre précédent (Scylla), Jake se bat contre Williams (du moins, il essaie et échoue lamentablement) et se blesse au genou en tombant sur son téléphone portable cassé


La douleur lui transperce le genou, irradie même son mollet. Il se redresse,  comme propulsé par l’élancement soudain.
Par réflexe, ses mains se précipitent sur son origine pour ne toucher que les draps froissés, humides de sueur. Il a beau tâtonner, il ne sent que le matelas inconfortable sur lequel il est étendu. Ses jambes qui le portaient encore il y a quelques instants n’existent plus.
Pourtant, il a encore mal.
Son genou continue de le faire souffrir exactement comme il le ferait si ce morceau de métal s’y trouvait toujours.
Sauf que c’est impossible. Il n’y a pas de débris, pas plus qu’il n’y a de jambes.
Devant lui, l’écran de télévision diffuse toujours un programme sportif, cette fois du baseball. La chambre d’hôpital est plongée dans la pénombre. L’unique source de lumière provient des lampadaires qui éclairent la rue en contrebas et d’un voyant lumineux situé au-dessus de son lit.
Il repousse les draps. Ses yeux commencent à s’habituer à l’obscurité, lui permettant de voir que ses moignons ne présentent aucune blessure. Il porte un pyjama d’hôpital bleu clair, dont il a retroussé les jambes. Il effleure les cicatrices encore récentes du bout des doigts. La douleur s’intensifie un peu plus mais elle ne provient pas de ce traumatisme ancien. Elle émane bien de son genou disparu.
Comme si le souvenir de cet autre univers persistait encore malgré son retour à la réalité.
Et il ne peut rien faire pour que ça cesse.
Bien sûr, il a déjà été victime du syndrome de membre fantôme, puisque c’est ainsi que le grand consortium médical appelle ce phénomène, mais jamais la douleur n’a été aussi vive. Il ressent le désir irrépressible d’arracher les fragments inexistants, d’appuyer sur la plaie imaginaire, d’apaiser le mal… À défaut, ses doigts se resserrent sur le drap blanc, tirent dessus dans l’espoir de pouvoir le contenir ou en tout cas de penser à autre chose.
Rien n’y fait. Il s’accroche. En plus de la souffrance, il a vraiment l’impression de pouvoir sentir le membre disparu. Son contour, sa teneur, les nerfs, les muscles… Son cerveau ne perçoit pas l’information donnée par ses yeux ou alors il refuse simplement d’en tenir compte. Pourtant Jake sait bien que ses jambes lui ont été arrachées à tout jamais, du moins dans la réalité.
Dans ce monde ci, le vrai.
Loin de la cabane de ranger et de Williams, de cet univers sans doute créé par son esprit sous l’influence d’une tumeur qui, Dieu soit loué, ne serait bientôt plus qu’un mauvais souvenir.
(…)
Plusieurs minutes passent, sans que cette technique ne voie une quelconque amélioration. En désespoir de cause, le jeune homme décide d’utiliser une autre approche. De sa main, il vient tâter sa plaie à la tête. Le gros pansement trône toujours au niveau de sa tempe, en bon rappel de cet accident stupide qui a pourtant permis aux médecins de découvrir sa tumeur. Une mauvaise chose peut parfois en entraîner une bonne, se dit-il avant d’appuyer assez fort dessus pour provoquer une décharge. L’élancement lui déchire tout le côté droit du visage. Il retient un juron, grimace, regrette presque son geste. Sauf que ça a fonctionné. Enfin presque. La douleur de son genou est toujours là, bien présente malgré le membre inexistant, par contre elle est devenue supportable. Il soupire de soulagement. Il a un mal de chien au crâne mais au moins sa jambe (quelle ironie de penser ça !) va mieux.