mardi 3 décembre 2013

Extrait : chapitre 9

Ecriture :

Chapitre 1 : terminé
Chapitre 2 : terminé
Chapitre 3 : terminé
Chapitre 4 : terminé
Chapitre 5 : terminé
Chapitre 6 : terminé
Chapitre 7 : terminé
Chapitre 8 : terminé
Chapitre 9 : commencé


Nombre de pages : 67
Nombre de mots : 54 299
Nombre de sec : 315 388

Et hop l'extrait (3663 sec) :


Lucretia ouvrit pour la première les yeux depuis l’accident, appréhendant ce qui allait se produire. Ne verrait-elle qu’un panorama entièrement peint en noir ? Ou au contraire, ses yeux auraient-ils récupéré toutes leurs facultés ? Au final, ce ne fut ni l’un, ni l’autre. Le monde autour d’elle se présentait flou et terne. Seules les couleurs dominantes étaient perceptibles. Elle avait l’impression d’avoir la tête sous l’eau. Le contact avec l’air libre avait ravivé la douleur mais, heureusement, l’infirmière était sincère en parlant du bienfait des gouttes. Dès qu’elle les eut appliquées, la brûlure diminua de façon considérable. Elle pouvait voir. Très mal, certes, mais en tout cas suffisamment pour s’orienter sans aide.

(…)

Elle avait profité de ce moment de solitude pour réfléchir au combat. Si Callaghan tenait parole et réussissait à droguer Vasilev, elle avait peut-être une chance. Elle arrivait à percevoir les formes, les teintes… tout était estompé mais elle pourrait au moins distinguer son ennemi, savoir aussi dans quelle direction il se dirigerait.

(…)

Le casque vissé sur les oreilles, elle resta allongée jusqu’à entendre l’alarme du couvre-feu. Elle ne coupa pas la musique, se tourna simplement sur le côté, baissa le son et attendit que le sommeil ne l’emporte.
Lucretia.
Salut Jarod.
Elle ne pensait pas s’endormir aussi vite, surtout après les nombreuses siestes qui avaient ponctué sa journée. Pourtant le policier se trouvait bien devant elle, la mine grave.
Alors ça s’arrange ? demanda-t-il d’une voix un peu tendue.
De quoi ? Ma vue ? Enfin, notre vue ?
Oui.
On peut voir à peu près, mais c’est pas gagné.
Ouais, c’est encore très flou. Du coup, qu’est-ce que tu en penses pour le combat ?
Tu es au courant ?
Ouais, maintenant j’arrive à rester en contact pratiquement en permanence.

(…)

Je ne sais pas encore. D’un côté, j’ai envie de tenter le coup, mais d’un autre je me dis que si je ne vois pas suffisamment bien, si je ne peux pas avoir ton aide, alors on risque gros.
Oui, c’est sûr.
Et puis il y a aussi le fait que certains de mes amis n’apprécieraient pas de me voir combattre. Moore, et Ulysses…
Ah Grant. Tu es très proche de lui…
Son ton la fit tiquer. Leurs regards s’accrochèrent pendant un bref instant.
Il n’a pas envie que je… enfin que nous soyons blessés, ou pire, tués.
Je pense que ça ne concerne que toi, dit-il avec un petit sourire. Moi, il ne me connait pas.
Ah. Oui, c’est vrai.
Tu crois qu’il se doute de quelque chose ?
J’ai évité les bévues, du moins en grand partie. Du coup, non, je ne pense pas qu’il ait réalisé que je, que tu n’étais pas toi-même.
Tant mieux. Il vaudrait mieux éviter qu’il te prenne pour un cinglé et qu’on se retrouve enfermés dans l’aile des barjots.
La fameuse unité dont lui avait parlé la docteure le premier jour de son transfert. Déjà à l’époque, Lucretia avait réalisé que c’était une très mauvaise idée de dévoiler la vérité.
Je ne pense pas qu’Ulysses ferait quoi que ce soit pour me nuire… mais de là à ce qu’il me croie, c’est une autre affaire.
Tu lui fais drôlement confiance.
À nouveau il la regardait du coin de l’œil, l’expression mutine. Il se moquait d’elle !
Il a su s’en montrer digne. D’ailleurs sans son aide, je ne sais pas dans quel pétrin on serait maintenant.
Ça je veux bien le croire.
Quelque chose sonnait au loin. Tous deux tendirent l’oreille.
Je crois qu’on va devoir se réveiller, observa le jeune homme. Et concernant Grant, s’il te plait, ne fais rien que je ne ferais pas ! Hein ?
C’est avec un grand sourire, qu’il commença à s’estomper. Lucretia se réveilla au son de l’alarme annonçant l’ouverture des cellules.

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