Bilan hebdomadaire
Bon j'ai réussi à reprendre un (petit) rythme d'écriture.
Moins important que ce que je faisais avant mais c'est toujours ça (écrire à une main n'est pas ce qu'on fait de mieux ^^). Mon bras va mieux néanmoins, et d'ici une bonne semaine je n'aurai plus d'attelle. Ce sera plus facile alors...
Le fait que je sois entrain de travailler un chapitre CHARYBDE
m'aide beaucoup. Le problème c'est que je vais bientôt repasser à SCYLLA..
Avancée
82 et quelques pages écrites - 44242 mots
Chapitre 7 en cours
Extrait 11
Chapitre 7 - CHARYBDE
Note : A la fin du chapitre précédent (Scylla), Jake
se bat contre Williams (du moins, il essaie et échoue lamentablement) et se
blesse au genou en tombant sur son téléphone portable cassé
La douleur lui transperce le genou, irradie même son
mollet. Il se redresse, comme propulsé
par l’élancement soudain.
Par réflexe, ses mains se précipitent sur son origine pour
ne toucher que les draps froissés, humides de sueur. Il a beau tâtonner, il ne
sent que le matelas inconfortable sur lequel il est étendu. Ses jambes qui le
portaient encore il y a quelques instants n’existent plus.
Pourtant, il a encore mal.
Son genou continue de le faire souffrir exactement comme il
le ferait si ce morceau de métal s’y trouvait toujours.
Sauf que c’est impossible. Il n’y a pas de débris, pas plus
qu’il n’y a de jambes.
Devant lui, l’écran de télévision diffuse toujours un
programme sportif, cette fois du baseball. La chambre d’hôpital est plongée
dans la pénombre. L’unique source de lumière provient des lampadaires qui
éclairent la rue en contrebas et d’un voyant lumineux situé au-dessus de son
lit.
Il repousse les draps. Ses yeux commencent à s’habituer à
l’obscurité, lui permettant de voir que ses moignons ne présentent aucune
blessure. Il porte un pyjama d’hôpital bleu clair, dont il a retroussé les
jambes. Il effleure les cicatrices encore récentes du bout des doigts. La
douleur s’intensifie un peu plus mais elle ne provient pas de ce traumatisme
ancien. Elle émane bien de son genou disparu.
Comme si le souvenir de cet autre univers persistait encore
malgré son retour à la réalité.
Et il ne peut rien faire pour que ça cesse.
Bien sûr, il a déjà été victime du syndrome de membre
fantôme, puisque c’est ainsi que le grand consortium médical appelle ce
phénomène, mais jamais la douleur n’a été aussi vive. Il ressent le désir
irrépressible d’arracher les fragments inexistants, d’appuyer sur la plaie
imaginaire, d’apaiser le mal… À défaut, ses doigts se resserrent sur le drap
blanc, tirent dessus dans l’espoir de pouvoir le contenir ou en tout cas de
penser à autre chose.
Rien n’y fait. Il s’accroche. En plus de la souffrance, il
a vraiment l’impression de pouvoir sentir le membre disparu. Son contour, sa
teneur, les nerfs, les muscles… Son cerveau ne perçoit pas l’information donnée
par ses yeux ou alors il refuse simplement d’en tenir compte. Pourtant Jake
sait bien que ses jambes lui ont été arrachées à tout jamais, du moins dans la
réalité.
Dans ce monde ci, le vrai.
Loin de la cabane de ranger et de Williams, de cet univers
sans doute créé par son esprit sous l’influence d’une tumeur qui, Dieu soit
loué, ne serait bientôt plus qu’un mauvais souvenir.
(…)
Plusieurs minutes passent, sans que cette technique ne voie
une quelconque amélioration. En désespoir de cause, le jeune homme décide
d’utiliser une autre approche. De sa main, il vient tâter sa plaie à la tête.
Le gros pansement trône toujours au niveau de sa tempe, en bon rappel de cet
accident stupide qui a pourtant permis aux médecins de découvrir sa tumeur. Une
mauvaise chose peut parfois en entraîner une bonne, se dit-il avant d’appuyer
assez fort dessus pour provoquer une décharge. L’élancement lui déchire tout le
côté droit du visage. Il retient un juron, grimace, regrette presque son geste.
Sauf que ça a fonctionné. Enfin presque. La douleur de son genou est toujours
là, bien présente malgré le membre inexistant, par contre elle est devenue
supportable. Il soupire de soulagement. Il a un mal de chien au crâne mais au
moins sa jambe (quelle ironie de penser ça !) va mieux.
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