Le bilan
hebdomadaire !
Je suis de
nouveau en plein Scylla. le roman avance et peu à peu j'approche des chapitres
finaux. il faut du coup que je fasse du trie dans toutes mes idées et que je
commence à assembler le tout en quelque chose d'homogène et cohérent. Autant
dire que ce n'est pas gagné...Le lien vers mon Pinterest
Avancée
133 pages écrites - 70 579 mots
Chapitre 12 en cours
Extrait 16
CHAPITRE BONUS (2) - LA PLAGE
Malmenée par
le vent accru, une nouvelle vague vient s’écraser sur la plage, un peu plus
loin que la précédente. Le ciel s’est voilé dorénavant. Le beau soleil qui
illuminait un peu plus tôt le paysage idyllique est maintenant masqué par une
flopée de nuages denses. Leur masse sombre s’expose dans le ciel assombri comme
une menace prête à éclater. Les dunes sablonneuses sont à présent désertes. Les
vacanciers ont préféré quitter le rivage avant que le temps ne tourne à
l’orage. Seules trois silhouettes ornent encore son étendue ocrée. L’air s’est
rafraichit. Il tournoie au-dessus de l’onde marine, regagne la côte, heurte
l’unique parasol. Le tissu rouge résiste à cet assaut subit bien que la tige se
mette à tanguer dangereusement. Il se met à pencher, prêt à s’effondrer mais le
courant évolue, change sa route. Il s’enfuit, pour quelques instants…
— Je vous
avais bien dit que ces bourrasques étaient imprévisibles, se félicite l’aînée.
— Tu veux
toujours avoir raison de toute façon, rétorque la benjamine.
— Arrêtez
toutes les deux. Tâchons de profiter de ces derniers instants. Nous ne savons
pas quand l’orage frappera. Ni même s’il le fera.
(…)
— Nous
devrions peut-être commencer à ranger, admet-elle.
— Nous
n’aurions même pas du déballer nos affaires, ajoute l’aînée dont l’humeur est
maussade depuis l’aurore. Je savais que ce n’était pas un bon jour. Le temps.
Elle se
redresse avec précaution à cause de son âge, avant de se mettre debout.
Aussitôt une nouvelle rafale vient fouetter l’ample robe marine qui la
recouvre.
— Le temps
est un élément essentiel. Il faut savoir le choisir avec soin. Aussi bien
l’instant, celui du déclenchement, que sa durée.
— Pfff…
La petite
fille hausse les épaules. Elle a récupéré les commandes du cerf-volant. L’objet
flotte toujours haut dans les airs, résistant encore à ses assauts. La corde
reste bien tendue. Ce seul point d’attache entre le sol et une inéluctable
perdition se trouve entre ses mains.
(…)
— Nous devons
partir. Range-le ou laisse partir mais je ne veux pas rester ici. Il va finir
par pleuvoir.
— Encore un
peu, tu vois bien qu’il peut tenir le coup !
— Mais quelle
enfant ! S’exclame la vieillarde. Elle n’écoute jamais rien, n’en fait
qu’à sa tête.
(…)
Elle n’a pas encore reposé le cerf-volant. Le jouet virevolte toujours
plusieurs mètres au-dessus d’elle, dans des mouvements saccadés et
imprévisibles. Une nouvelle bourrasque le propulse d’un coup vers les terres.
Surprise par l’assaut, elle lâche le moulinet avec un cri d’effroi.
— Non !
Le précieux trésor s’envole au loin, aussitôt suivi par la petite. Elle
courre de toutes ses forces, tentant de rattraper l’objet qui poursuit son
voyage aux grés des courants aériens.
— Reviens, il est trop tard !
Les deux autres femmes l’interpellent depuis le bord de la plage mais
elle ne les écoute pas. Elle tente désespérément de rejoindre le jouet
multicolore toujours emporté par le vent. La pluie continue de tomber. Ce ne
sont plus quelques gouttes à présent, mais une véritable douche qui s’abat sur
elle. Elle n’y prête pas attention. L’important est de récupérer son
cerf-volant. À travers l’opacité de la tempête, elle peine à distinguer les
couleurs autrefois chatoyantes des petits drapeaux. Mais elle persévère,
refusant d’accepter l’échec. Sa jolie robe est maintenant trempée, tout comme
son chapeau. Les fleurs qui l’ornaient n’ont plus rien d’attrayant. À présent
elles ressemblent à réseau de lambeaux dégoulinants qui continue de se
décomposer sous l’effet de la pluie. La benjamine du trio remonte toute la
plage pour ensuite rejoindre le petit sentier qui conduit au village. Le cerf-volant
est bien loin, à présent et elle n’aurait pas eu la moindre chance de le
retrouver si sa course folle n’avait été stoppée par un arbre providentiel.
C’est là qu’elle le découvre enfin. Perché tout en haut du végétal, entremêlé
entre ses branches feuillues. Il semble abimé mais il n’est pas détruit.
C’est qu’il est solide son cerf-volant !
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