Bilan Hebdomadaire
Le bilan hebdomadaire (très en retard, c'est vrai...)
Mon bras va mieux : plus d'attelle, je peux utiliser mon avant-bras
mais il y a encore beaucoup de mouvements que je ne peux pas encore faire. Je
ne tape toujours que d'une main (sinon ça me tire au bout de cinq minutes) du
coup j'éparpille des fautes de frappe un peu partout, en particulier dans mon
roman... Pas grave, les relectures sont faites pour ça.
Avancée
82 et quelques pages écrites - 44242 mots
Chapitre 7 en cours
Extrait 12
Chapitre 7 - CHARYBDE
Note :
De retour chez lui après avoir passé la nuit à l'hôpital, Jake découvre un livre qui ne lui appartient pas dans sa propre bibliothèque. Non seulement l'ouvrage est ancien et bien entretenu (le genre qui coûte un peu d'argent) mais il s'agit d'un exemplaire de L'Odyssée d'Homère, un livre que lui lisait souvent sa mère quand il était petit (elle était férue de mythologie).
Il saisit à nouveau l’ouvrage,
puis s’approche de la fenêtre. La lumière directe risque de l’abimer mais il
veut pouvoir l’étudier dans les meilleures conditions possibles. Les lettres
dorées brillent au contact des rayons solaires, comme pour le narguer un peu
plus.
L’Odyssée.
Il se souvient encore de ces
soirées où sa mère lui contait les histoires extraordinaires d’Ulysse, roi
d’Ithaque, lors de son retour de la guerre de Troie. Elle venait s’asseoir au
bord de son lit, tandis qu’il se levait dans le creux de son épaule. Le beau livre
qu’elle possédait depuis sa propre enfance les attendait, posé sur ses cuisses.
La seule lumière qui les éclairait était celle de sa lampe de chevet. Son
faible halo les couvrait d’une aura dorée, secrète qui n’appartenait qu’à eux,
le temps de ce moment privilégié. À présent, malgré un décor tout à fait
différent, il a encore l’impression d’entendre sa voix feutrée qu’elle
utilisait à chaque fois qu’elle lui faisait la lecture.
Alors où en étions-nous ?
Elle ouvrait le livre à
l’endroit du marque-page, puis lui souriait avant de commencer.
— Alors où en étions-nous ?
Jake relève la tête. Elle se
tient là, juste devant lui. Ses longs cheveux blonds retombent sur ses épaules,
recouvrent en partie sa poitrine. Elle ne porte qu’une simple robe de coton blanc
que Jake ne connaît pas. Aucun bijou ne vient souligner sa beauté affable. Elle
n’en a pas besoin.
— Maman ?
Il frémit, par crainte que ce
mot prononcé à voix haute ne la fasse disparaître. Il n’en est rien. Elle
s’approche de lui, sa silhouette auréolée de lumière rayonne comme celle d’un
ange. Dès qu’elle atteint son fauteuil,
elle s’agenouille à ses côtés.
— Tu es prêt à reprendre la
lecture ?
Sa main vient toucher le livre,
toujours posé sur les cuisses du jeune homme. Il n’a pas détourné le regard,
même lorsqu’elle a amorcé ce geste. La présence inexplicable de celle qui lui
donné la vie est un cadeau bien trop précieux pour qu’il accepte d’en perdre le
moindre instant.
— L’Odyssée… Oui, très bon
choix. J’aime beaucoup cette histoire.
C’est bien sa voix. Il la
reconnaîtrait entre mille, même après toutes ces années. Elle parle avec ce ton
qu’elle n’utilise qu’avec lui, lorsqu’ils sont tous les deux, bien loin des
problèmes de la vie, des problèmes de travail, des problèmes familiaux. Ou de
la maladie. Jake sait bien qu’elle ne peut pas être là. C’est impossible. Son
décès remonte à sa petite enfance. D’ailleurs elle n’a pas changé. Elle est
restée aussi belle et affectueuse que dans sa mémoire.
Ce n’est qu’un souvenir, ravivé
par la maladie. Par la tumeur.
Et puis ? Qui pourrait lui reprocher
de vouloir en profiter ?
Il a la chance unique de la
retrouver, enfin.
Alors il continue de la
regarder, même lorsqu’il sent ses mains ouvrir le livre, puis tourner les
premières pages.
— Que dirais-tu que nous
recommencions depuis le début ?
Ses lèvres s’entrouvrent en un
sourire parfait, auquel il se sent répondre.
— Oui, le début me paraît bien.
Il faut reprendre à zéro…
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