mercredi 23 octobre 2013

Extrait : chapitre 5

Grant saisit sa bouteille et se dirigea vers le gymnase.
Je vais soulever un peu de fonte, tu m’accompagnes ou tu déclares forfait ?
Malgré ses bonnes résolutions, Lucrétia n’avait aucune envie de continuer à s’exercer. Un match c’était bien suffisant, surtout un comme celui-ci.
Heu, je ne sais pas trop. J’ai plus tellement le courage là… Je vais te regarder et je verrais si je me laisse tenter…
Cela sembla lui convenir. Lucrétia n’avait pas l’intention d’effectuer la moindre traction ou de soulever le moindre poids, mais ça Ulysses ne devait pas le savoir. Son compagnon de cellule fila directement vers une immense machine et attrapa deux manivelles qu’il tira vers lui. De chaque côté de l’appareil, des pavés noirs devant peser plusieurs kilos chacun, s’élevèrent à chacun de ses mouvements. Cet engin devait être une véritable torture. Elle s’assit sur un petit banc vacant et le regarda faire avec un mélange d’admiration et de compassion. Grant grimaçait, suait et peinait comme un beau diable. Seulement le résultat de cet entrainement acharné lui donnait un corps de rêve, du coup elle ne pouvait pas vraiment lui en vouloir… Elle perçut un mouvement sur sa droite. Elle tourna aussitôt la tête pour découvrir cet homme étrange qui l’observait un peu plus tôt. Merde, voilà qu’il venait lui parler à présent. Lucrétia espérait de tout cœur qu’il ne s’agissait pas d’un autre ennemi inconnu, prêt à lui faire la peau malgré le nombre conséquent de témoins.
Joli match. Tu n’as rien perdu de ton audace et de ta rapidité à ce que je vois.
Merci…
Elle le fixait avec méfiance. L’homme avait un accent anglais. Une chose assez surprenante mais qui correspondant néanmoins assez bien avec son physique. La peau très pâle, cet air un peu snobinard… Que faisait-il dans une prison américaine ?
Ça va mieux ta blessure ?
Ma… Ah oui.
Elle posa la main sur son front, par pur réflexe. La plaie était presque devenue indolore à présent.
Ça va, il faut juste qu’ils me retirent les points c’est tout.
Et d’après ce que je viens de voir tu as retrouvé toute ta forme…
Où voulait-il en venir ? Lucrétia se sentait oppressée par ses questions détournées et par la façon dérangeante qu’il avait de la fixer. Pourquoi toutes ces interrogations ?
Je ne sais pas trop, dit-elle avec hésitation. Ça va, oui…
Tu serais prêt à reprendre les combats alors ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire