mardi 29 octobre 2013

Extrait : chapitre 6

Info : le fameux Slides est apparu au début du chapitre. Il venait chercher des noises à Grant, qui appartenait avant à son clan. Il lui reprochait de copiner avec Jarod (vu qu'il est flic, il y a de quoi se faire mal voir...)

Le trio se trouvait à seulement quelques mètres, et Slides était parmi eux.
(…)
Hunt !
Elle continua à marcher, faisant mine de ne pas les avoir entendus. C’était peine perdue, elle le savait bien et la confirmation ne tarda pas à tomber. On l’attrapa par le bras, la forçant à stopper sa progression. Elle se tourna d’un mouvement sec pour faire face à ses adversaires. Slides était accompagné de deux gros types dont les cheveux sombres et le teint olivâtre dénotaient des origines italiennes. Peut-être des maffieux. En tout cas leur expression n’indiquait rien de bon. 
Alors quoi ? Tu pars déjà ? Pas le temps de discuter cinq minutes ? demenda Slides avec un sourire cruel.
Lucrétia dégagea son bras de l’étreinte forcée puis releva le menton en signe de défi.
Pas vraiment, non. Foutez-moi la paix.
C’est pas cool ça. On vient juste discuter !
De quoi ? De la bouffe de ce midi ? Du dernier match de foot ? J’ai autre chose à faire.
Tu n’iras nulle part.
C’était l’un des autres types qui venait de parler. Au son de sa voix, Lucrétia comprit qu’il était hiérarchiquement plus élevé que cet enfoiré de Slides. Il était plus âgé aussi. C’était peut-être lui, le boss.
D’accord…
Il fallait qu’elle gagne du temps. Avec un peu de chance un maton passerait par là et elle pourrait déguerpir vite fait. 
De quoi est-ce que vous voulez parlez ?
Tu vois, répondit le chef, mon ami ici prétend que c’est toi qui l’as envoyé en taule.
Lucrétia jeta un coup d’œil à Slides. Il trépignait d’impatience. Les augures empiraient de plus en plus.
C’est possible. Je faisais mon boulot.
Et lui faisait le sien. Quel dommage qu’ils ne soient pas compatibles, n’est-ce pas ?
Oui. Il dealait de la drogue, c’est pas comme si il ne s’attendait pas à se faire arrêter un jour ou l’autre.
Le boss se mit à rire, avec une sincérité qui mit Lucrétia encore plus mal à l’aise. Pourquoi est-ce que des mafieux trainaient avec un revendeur de came ? À moins qu’ils ne soient pas de la famille et que son instinct l’ait trompée. 
C’est pas faux, répondit le chef. J’aime bien tu humour. C’est dommage de devoir te casser la gueule.
La sentence tomba comme un couperet. Lucrétia sentit ses jambes faiblir mais essaya tant bien que mal de garder un visage fermé. 
Attends, qu’est-ce que ça vous apportera de me bastonner ?
Slides fonça droit sur elle et la saisit par le col.
Ça me fera plaisir voilà ! Espèce d’enfoiré ! Vous m’avez piégé pour me coffrer ! Salopard ! Tu t’es fait passer pour l’un des nôtres ! Ne me dit pas que tu ne t’en souviens pas !
Il était maintenant hors de lui. Son visage écarlate semblait sur le point d’imploser. Lucrétia ne pouvait pas détourner son regard des yeux injectés de sans qui la fixaient avec une haine qu’elle n’avait encore jamais vue. Ce type-là allait la tuer si elle ne faisait rien.
C’était mon job ! cria-t-elle. Et tu crois que de se battre va te rendre ta liberté ? Tu parles, tout ce que tu risques c’est d’alourdir ta peine. Les gardiens sauront que c’est vous et ton dossier va en prendre un coup.
Pourquoi est-ce que ces fichus matons ne montraient pas le bout de leur nez ! Où étaient-ils tous passés ? Le cœur de Lucrétia battait à toute vitesse. Son martèlement sporadique assourdissait ses oreilles mais Slides parlait tellement fort qu’elle n’avait aucun mal à l’entendre. 
Les gardes ? J’en vois aucun pour le moment, déclara le boss.
Les trois hommes affichaient ce même sourire sadique. Leurs yeux pétillaient de malice. Ils étaient impatients de commencer. Lucrétia jeta un rapide coup d’œil sur le côté. Le réfectoire n’était pas très loin. Mais même si elle piquait un sprint, ils auraient quand même le temps de la rattraper. Faire diversion ? Il n’y avait que quelques chaises dans le couloir. Rien d’autre.
T’inquiètes pas pour nous, poursuivit le boss. Quand on aura fini, y’aura personne pour cafter aux matons. Et puis on a jamais été là, pas vrai ?
Non ! assurèrent les deux autres.
Slides se tourna vers son patron, l’air ravi. Il savait que le moment tant attendu était enfin arrivé, qu’il allait enfin pouvoir se défouler, assouvir sa vengeance. Lucrétia ne lui en laissa pas le temps. Alors que son visage revenait à elle, elle le frappa de toutes ses forces en plein nez. Elle sentit l’os craquer sur le coup, et ses jointures se déchirer. Un élancement abominable traversa toute sa main pour remonter jusqu’à son coude. 

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