vendredi 11 octobre 2013

Extraits : chapitre 3

Un peu de nouveau. Là j'essaie de m'imposer un rythme de 1000 mots par jour, mais je ne sais pas si je vais pouvoir le tenir... en tout cas pas ce WE ^^

 Ecriture : 

Chapitre 1 : terminé
Chapitre 2 : terminé
Chapitre 3 : terminé
Chapitre 4 : commencé

Nombre de pages : 16
Nombre de mots : 14 030
Nombre de signes (sans espaces) : 68 864

Extraits :


Dès qu’il eut quitté la cellule, elle se dirigea vers la cuvette des WC, et prit une profonde inspiration. Elle avait envie d’uriner depuis son départ de l’infirmerie mais n’aurais jamais osé se soulager en présence de quelqu’un. C’était maintenant l’occasion idéale pour s’en occuper, même si elle appréhendait ce moment. Aller, il fallait bien y passer… Elle baissa son pantalon de quelques centimètres et entrouvrit son caleçon d’une main un peu fébrile. Bon ce n’était pas non plus comme si elle n’en avait jamais touché.

(…)

-    Tu ne viens pas diner ?
Diner. Elle regarda sa montre. Il était à peine 17h30. Comment pouvait-on bien diner à cette heure-là !
-    Euh, si…

(…)

-    C’est quoi ?
-    Dégage, y’a du monde qui attend !
Puisque c’était si gentiment demandé… Lucrétia se dépêcha d’avancer puis attrapa une brique de lait et une pomme avant  de rejoindre Grant. Ils se dirigèrent vers les deux seules places disponibles d’une longue table située juste après les comptoirs.
-    Au moins le visuel correspond à l’odeur, déclara-t-elle en se laissant tomber sur une chaise branlante en vieux plastique rouge.
-    Le fameux hachis Parmentier du lundi. À la tienne !
Elle fit la moue. Du hachis Parmentier… elle aurait dû s’en douter en fait, même si cette plâtrée gluante n’y ressemblait pas vraiment. Le problème restait que c’était de la viande et qu’elle était végétarienne. Elle contempla la bouillie avec dégout avant de repousser l’assiette.

(…)


Du bout des doigts, elle se mit à émietter le reste de son pain avant de réaliser que Grant la regardait curieusement.
-    Qu’est-ce qu’il se passe ?
-    Rien… C’est juste qu’on ne me regarde pas du meilleur œil, expliqua-t-elle.
Grant s’adossa contre le dossier de sa chaise, la sienne était jaune canari, et jeta un coup d’œil discret vers la table de derrière.
-    Ah Russell… Décidément, il ne va jamais te lâcher.
Elle avait un nom et la confirmation que cet homme et Jarod étaient bien en froid. Elle releva un court instant les yeux vers lui. L’homme la fixait toujours, sa bouche pliée en un sourire à la fois mécontent et cruel. 
-    J’aimerais bien pourtant, répliqua-t-elle en contemplant à nouveau son assiette encore pleine.
-   Là encore je ne pense pas que ce soit de ton ressort. Russell ne te lâchera pas tant qu’un de vous deux sera encore en vie. Ou qu’il ait d’autres sources de préoccupation…
Elle le fixa, surprise.
-    Comment ça ? Un autre ennemi ?
-    Par exemple…
Au fur et à mesure qu’elle apprenait à le connaitre, Lucrétia ne cessait d’être étonnée par son compagnon de cellule. Non seulement il était bel homme, rien à voir avec les autres prisonniers malodorants et bardés de tatouages, mais il semblait à la fois intelligent et instruit. Que faisait-il avant d’être envoyé ici ? Et pourquoi 15 ans de réclusion ? Il n’avait pas l’air mauvais… et même si l’habit ne faisait pas le moine, elle l’imaginait mal en en assassin amoral ou trafiquant de drogue. Non, il ne venait pas des rues. Ce domaine marquait un homme et il n’en avait aucune caractéristique. Restaient alors la fraude, l’escroquerie, l’homicide involontaire… Là ce serait plus cohérent, plus en touche avec le personnage. Ses instincts de détective reprirent le dessus. Lucrétia se mit à observer discrètement son vis-à-vis.  Ses cheveux châtain étaient parfaitement coiffés, avec une raie à peine perceptible sur le côté qui laissait retomber une épaisse mèche sur son front. Des yeux bruns, éveillés et curieux qui l’étudiaient de la même manière qu’elle le faisait. Elle sourit, jeta un rapide coup d’œil à ses mains : fines, sans imperfection. Ses ongles étaient impeccables. On aurait presque pu croire qu’il sortait de chez une manucure.

(…)


Grant ne répondit pas, il continuait de dévorer son assiette avec un appétit surprenant. Lucrétia incisa le coin de sa brique de lait et s’en versa un verre. À défaut de manger, elle pouvait au moins boire quelque chose. Elle portait le verre à ses lèvres lorsqu’elle entendit un violent éclat. Un peu plus loin sur sa droite, deux hommes en surpoids se rouaient de coup, tout en vociférant un flot d’injures imagées. Leurs masses molles tombèrent bien vite au sol, emportant avec eux leurs plateaux respectifs, sans que cela ne freine pour autant leurs ardeurs. Le plus grand des deux, un noir qui avait de longues nattes rasta prit finalement le dessus. Il s’assit sur son rival et le frappa à plusieurs reprises en plein visage. Les cris retentissaient de toutes parts : les siens, ceux de sa victime, mais surtout ceux des autres prisonniers qui les encourageaient à continuer. Le sol était recouvert de nourriture et de sang. Le groupe de détenus le plus proche s’était disposé en arc de cercle autour des deux combattants, prêts à intervenir ou même à entrer dans le conflit si l’occasion se présentait.

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