Il s'agit d'un roman fantasy (light) que nous venons tout juste de débuter. Il est pour le moment composé de trois arcs qui suivent les aventures de différents personnages au sein du vaste continent de Vestus.
S'agissant de fantasy il y aura donc beaucoup de personnages, donc je posterais sans doute un index d'ici peu de temps. En attendant, voici un premier extrait.
Royaumes (titre provisoire) - Arc 1 : L'alliance - Extrait n°1
CITÉ DE KUMA, CAPITALE DU ROYAUME DE PARALIA (LE RIVAGE), SUD OUEST DU CONTINENT VESTUS
Depuis la plus haute
fenêtre du temple royal de Kuma, le roi contemplait lui aussi le départ des
troupes. Son visage portait déjà les rides soucieuses de cette expédition qu’il
jugeait encore trop hasardeuse. Beaucoup considéraient sa propre politique
comme trop pacifique, voire même craintive. Il connaissait les quelques quolibets
dont l’affublaient ses pairs, notamment Péos, le roi de Mékhané. Celui-là même
qui était aujourd’hui la cause de ses contrariétés. En s’appropriant des sols
situés au nord du royaume de Paralia, le souverain avait acquis un avantage
territorial évident. Engoncée entre des volcans encore en activité, et l’océan,
Paralia se trouverait alors complètement encerclée si Péos se décidait à entrer
en guerre contre elle. Abraxos se mordit les lèvres, un geste qu’il effectuait
de plus en plus souvent depuis que cette menace s’était installée. Il avait
pourtant décidé de ne pas réagir face à ce qu’il considérait être une simple
démonstration de pouvoir. Péos avait toujours eut des rêves de grandeur et, une
fois encore, il souhaitait étaler un peu plus son orgueil démesuré en étendant
davantage les limites de son royaume. Ollen ne l’avait pas entendu de cette
oreille, bien sûr. Le prince qui allait maintenant sur ses trente ans, tenait
de plus en plus les rênes du royaume avec une assurance qu’il possédait depuis
son plus jeune âge. Contrairement à son père, il n’hésitait pas à prendre des
risques lorsqu’il les jugeait nécessaire. Le roi avait mis ça sur le compte de
son impétueuse jeunesse mais, avec les années, le caractère de son héritier ne
s’était en rien assagi. Au contraire. Ses pensées étaient avant tout dirigées
vers Paralia et son essor. À plusieurs reprises, il avait fait part de ses
plans pour accroître le royaume et gagner de nouveaux territoires. Il était
doué pour les stratégies, bien plus qu’Abraxos et ce dernier savait qu’il avait
déjà gagné l’estime de nombreux généraux et conseillers. Et maintenant il
quittait Kuma, la capitale, la ville qui l’avait vu grandir et devenir un
homme. Un prince. Un futur roi. Abraxos sentait que son fils se sentait prêt.
Plus qu’il ne l’était lui-même, d’ailleurs. Désormais le futur monarque prenait
son destin en main et partait à son tour conquérir de nouveaux territoires. Que
les dieux le protègent, pensa-t-il en s’éloignant finalement de la fenêtre.
— Vous devriez vous
asseoir, vous avez l’air épuisé, constata Kalima.
Abraxos accorda un
sourire peiné à son épouse. À seulement trente-cinq ans, la nouvelle reine de Paralia avait
presque la moitié de son âge et sa beauté dépassait en tous points celle des
autres femmes du palais, à part bien sûr celle de Shiira. Le souvenir de sa
fille adoptive attrista un peu plus le monarque car elle aussi avait désormais
un rôle politique à jouer et Abraxos savait déjà que cette obligation leur
crèverait le cœur à tous deux.
— Je me sens
fatigué, oui, dit-il en prenant place dans l’un des fauteuils qui entouraient
la vaste table.
Kalima s’approcha de la
table et versa du vin dans un calice qu’elle tendit ensuite à son époux.
— Ça vous fera du
bien, votre teint est trop pâle.
— Merci.
— Cela fait
plusieurs semaines que vous semblez souffrant. Êtes-vous malade ?
— Non, je suis
simplement fatigué… et anxieux.
Il tentait de la
rassurer mais la remarque de son épouse était juste. Depuis presqu’un mois, il
sentait ses forces le quitter progressivement. Le moindre effort le laissait
essouflé et fourbu, et pourtant il peinait à trouver le sommeil.
— Ne vous inquiétez
pas. Je suis certain que ce malaise finira par passer. C’est peut-être dû à
la tempête…
Les côtes de Kuma
avaient en effet été balayées par un ouragan quelques semaines plus tôt,
faisant de nombreux dégâts et occasionnant une chute brutale des températures,
d’ordinaires clémentes en toutes saisons.
— Je crois plutôt
que vous vous faites du mauvais sang. Ollen est un bon guerrier. Un grand
guerrier. Et ces terres ne sont peuplées que par quelques barbares qui ne sont
même pas sous a tutelle par le système féodal de l’union. Ce n’est quand même
pas une poignée de paysans qui risque de mettre en échec votre puissante armée.
— Vous avez raison.
Il sourit, tout à fait
sincèrement cette fois et apprécia ses formes généreuses que masquait à peine
sa fine robe d’un rouge écarlate.
— Et je dois aussi
parler à Shiira.
— Vous ne l’avez
pas encore avisée de son futur mariage ?
— Non, et je crains
sa réaction…
Bientôt la suite ! J'espère que ça vous a plu !
On frappa à la porte et
un garde fit son entrée.
— Majesté. Votre
fille demande audiance déclara-t-il d’un ton protocolaire.
— Hé bien le destin
vous donne l’opportunité de réparer ce tort, proclama Kalima avec amusement.
Abraxos se sentait tiraillé
mais il n’avait pas le choix. Il s’avança vers la jeune femme dès qu’elle fit
son entrée dans la vaste salle et lui tendit sa main à baiser.
— Père, le
salua-t-elle.
Puis, comme à son
habitude, elle embrassa sa paume puis sa joue avec une réelle affection.
— Vous n’avez pas
bonne mine, observa-t-elle d’un ton critique.
Puis son regard se posa
sur la reine, se durcit l’espace d’un instant avant de reprendre une expression
plus amicale. Pour elle, cette femme était aussi dangereuse qu’un serpent et
s’était attaché l’amour du roi.
— Majesté.
Elle n’avait pas prévu
que cette femme serait là mais elle aurait dû s’en douter…
Kalima répondit à son
salut par un simple hochement de tête avant de s’asseoir dans le fauteuil
délaissé par son époux.
— Tout le monde
semble d’accord sur ce sujet, commenta Abraxos en réponse à la remarque de sa
fille.
Il lui fit signe de
prendre place à table et vint à son tour s’installer auprès de la reine.
— Je vais faire
mander le soigneur puisque vous vous montrez toutes deux si inquiètes.
— En attendant, prennez
cette poudre. Elle vous aidera à retrouver vos forces.
Kalima se leva puis se
dirigea vers une commode en bois de laquelle elle sortit une petite bourse en
tissu.
— Merci ma chère
mais j’ai bien peur que ce ne soit pas suffisant. Même vos bons remèdes
semblent inneficaces ces derniers temps, constata le roi avec amertume. C’est
la vieillesse.
— Vous avez encore
de nombreuses années devant vous.
— Oh, je
l’espère !
Puis il tourna les
yeuxvers Shiira et son sourire se figea.
— Mon enfant, je
suis heureux que vous soyez venue. Je devais vous entretenir d’une affaire vous
concernant.
Il prit une profonde
inspiration avant de poursuivre.
— Vous avez
maintenant vingt-trois ans et j’estime, enfin nous estimons, ajouta-t-il en
adressant un regard à son épouse, qu’il est temps pour vous de prendre un
époux. Nous avons tout d’abord considéré diverses demandes de jeunes hommes qui
sont pour certains issus de nobles et puissantes familles mais, hélas, la
situation actuelle de Paralia nous a conduits vers une autre démarche…
Abraxos fit une courte
pause, le temps de jauger la réaction de la jeune femme. Bien qu’elle soit
restée silencieuse, la tension qu’elle éprouvait à cette annonce était
palpable. Le monarque se sentit encore un peu plus anxieux.
— Notre royaume a
besoin de nouvelles alliances et il se trouve que lors de ma dernière entrevue
avec le gouverneur d’Ersex nous avons pu trouver un accord.
Il parlait d’un mesuré,
presque lent, laissant à sa fille le temps d’absorber chaque information
— Cet accord inclu ton futur mariage avec le shérif d’Albior. C’est un homme courageux qui a récemment fait preuve d’une bravoure sans faille pour son comté. Je suis certain qu’il sera pour toi un bon époux.
— Cet accord inclu ton futur mariage avec le shérif d’Albior. C’est un homme courageux qui a récemment fait preuve d’une bravoure sans faille pour son comté. Je suis certain qu’il sera pour toi un bon époux.
********
Bientôt la suite ! J'espère que ça vous a plu !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire