lundi 6 juin 2016

Royaumes (titre provisoire) - Arc 1 : L'alliance - Extrait n°1

Voilà un nouveau projet à quatre mains avec Gaëlle K. Kempeneers.

Il s'agit d'un roman fantasy (light) que nous venons tout juste de débuter. Il est pour le moment composé de trois arcs qui suivent les aventures de différents personnages au sein du vaste continent de Vestus.

S'agissant de fantasy il y aura donc beaucoup de personnages, donc je posterais sans doute un index d'ici peu de temps. En attendant, voici un premier extrait.



Royaumes (titre provisoire) - Arc 1 : L'alliance - Extrait n°1

CITÉ DE KUMA, CAPITALE DU ROYAUME DE PARALIA (LE RIVAGE), SUD OUEST DU CONTINENT VESTUS


Depuis la plus haute fenêtre du temple royal de Kuma, le roi contemplait lui aussi le départ des troupes. Son visage portait déjà les rides soucieuses de cette expédition qu’il jugeait encore trop hasardeuse. Beaucoup considéraient sa propre politique comme trop pacifique, voire même craintive. Il connaissait les quelques quolibets dont l’affublaient ses pairs, notamment Péos, le roi de Mékhané. Celui-là même qui était aujourd’hui la cause de ses contrariétés. En s’appropriant des sols situés au nord du royaume de Paralia, le souverain avait acquis un avantage territorial évident. Engoncée entre des volcans encore en activité, et l’océan, Paralia se trouverait alors complètement encerclée si Péos se décidait à entrer en guerre contre elle. Abraxos se mordit les lèvres, un geste qu’il effectuait de plus en plus souvent depuis que cette menace s’était installée. Il avait pourtant décidé de ne pas réagir face à ce qu’il considérait être une simple démonstration de pouvoir. Péos avait toujours eut des rêves de grandeur et, une fois encore, il souhaitait étaler un peu plus son orgueil démesuré en étendant davantage les limites de son royaume. Ollen ne l’avait pas entendu de cette oreille, bien sûr. Le prince qui allait maintenant sur ses trente ans, tenait de plus en plus les rênes du royaume avec une assurance qu’il possédait depuis son plus jeune âge. Contrairement à son père, il n’hésitait pas à prendre des risques lorsqu’il les jugeait nécessaire. Le roi avait mis ça sur le compte de son impétueuse jeunesse mais, avec les années, le caractère de son héritier ne s’était en rien assagi. Au contraire. Ses pensées étaient avant tout dirigées vers Paralia et son essor. À plusieurs reprises, il avait fait part de ses plans pour accroître le royaume et gagner de nouveaux territoires. Il était doué pour les stratégies, bien plus qu’Abraxos et ce dernier savait qu’il avait déjà gagné l’estime de nombreux généraux et conseillers. Et maintenant il quittait Kuma, la capitale, la ville qui l’avait vu grandir et devenir un homme. Un prince. Un futur roi. Abraxos sentait que son fils se sentait prêt. Plus qu’il ne l’était lui-même, d’ailleurs. Désormais le futur monarque prenait son destin en main et partait à son tour conquérir de nouveaux territoires. Que les dieux le protègent, pensa-t-il en s’éloignant finalement de la fenêtre.
— Vous devriez vous asseoir, vous avez l’air épuisé, constata Kalima.
Abraxos accorda un sourire peiné à son épouse. À seulement trente-cinq ans, la nouvelle reine de Paralia avait presque la moitié de son âge et sa beauté dépassait en tous points celle des autres femmes du palais, à part bien sûr celle de Shiira. Le souvenir de sa fille adoptive attrista un peu plus le monarque car elle aussi avait désormais un rôle politique à jouer et Abraxos savait déjà que cette obligation leur crèverait le cœur à tous deux.
— Je me sens fatigué, oui, dit-il en prenant place dans l’un des fauteuils qui entouraient la vaste table.
Kalima s’approcha de la table et versa du vin dans un calice qu’elle tendit ensuite à son époux.
— Ça vous fera du bien, votre teint est trop pâle.
— Merci.
— Cela fait plusieurs semaines que vous semblez souffrant. Êtes-vous malade ?
— Non, je suis simplement fatigué… et anxieux.
Il tentait de la rassurer mais la remarque de son épouse était juste. Depuis presqu’un mois, il sentait ses forces le quitter progressivement. Le moindre effort le laissait essouflé et fourbu, et pourtant il peinait à trouver le sommeil.
— Ne vous inquiétez pas. Je suis certain que ce malaise finira par passer. C’est peut-être dû à la tempête…
Les côtes de Kuma avaient en effet été balayées par un ouragan quelques semaines plus tôt, faisant de nombreux dégâts et occasionnant une chute brutale des températures, d’ordinaires clémentes en toutes saisons.
— Je crois plutôt que vous vous faites du mauvais sang. Ollen est un bon guerrier. Un grand guerrier. Et ces terres ne sont peuplées que par quelques barbares qui ne sont même pas sous a tutelle par le système féodal de l’union. Ce n’est quand même pas une poignée de paysans qui risque de mettre en échec votre puissante armée.
— Vous avez raison.
Il sourit, tout à fait sincèrement cette fois et apprécia ses formes généreuses que masquait à peine sa fine robe d’un rouge écarlate.
— Et je dois aussi parler à Shiira.
— Vous ne l’avez pas encore avisée de son futur mariage ?

— Non, et je crains sa réaction…
On frappa à la porte et un garde fit son entrée.
— Majesté. Votre fille demande audiance déclara-t-il d’un ton protocolaire.
— Hé bien le destin vous donne l’opportunité de réparer ce tort, proclama Kalima avec amusement.
Abraxos se sentait tiraillé mais il n’avait pas le choix. Il s’avança vers la jeune femme dès qu’elle fit son entrée dans la vaste salle et lui tendit sa main à baiser.
— Père, le salua-t-elle.
Puis, comme à son habitude, elle embrassa sa paume puis sa joue avec une réelle affection.
— Vous n’avez pas bonne mine, observa-t-elle d’un ton critique.
Puis son regard se posa sur la reine, se durcit l’espace d’un instant avant de reprendre une expression plus amicale. Pour elle, cette femme était aussi dangereuse qu’un serpent et s’était attaché l’amour du roi.
— Majesté.
Elle n’avait pas prévu que cette femme serait là mais elle aurait dû s’en douter…
Kalima répondit à son salut par un simple hochement de tête avant de s’asseoir dans le fauteuil délaissé par son époux.
— Tout le monde semble d’accord sur ce sujet, commenta Abraxos en réponse à la remarque de sa fille.
Il lui fit signe de prendre place à table et vint à son tour s’installer auprès de la reine.
— Je vais faire mander le soigneur puisque vous vous montrez toutes deux si inquiètes.
— En attendant, prennez cette poudre. Elle vous aidera à retrouver vos forces.
Kalima se leva puis se dirigea vers une commode en bois de laquelle elle sortit une petite bourse en tissu.
— Merci ma chère mais j’ai bien peur que ce ne soit pas suffisant. Même vos bons remèdes semblent inneficaces ces derniers temps, constata le roi avec amertume. C’est la vieillesse.
— Vous avez encore de nombreuses années devant vous.
— Oh, je l’espère !
Puis il tourna les yeuxvers Shiira et son sourire se figea.
— Mon enfant, je suis heureux que vous soyez venue. Je devais vous entretenir d’une affaire vous concernant.
Il prit une profonde inspiration avant de poursuivre.
— Vous avez maintenant vingt-trois ans et j’estime, enfin nous estimons, ajouta-t-il en adressant un regard à son épouse, qu’il est temps pour vous de prendre un époux. Nous avons tout d’abord considéré diverses demandes de jeunes hommes qui sont pour certains issus de nobles et puissantes familles mais, hélas, la situation actuelle de Paralia nous a conduits vers une autre démarche…
Abraxos fit une courte pause, le temps de jauger la réaction de la jeune femme. Bien qu’elle soit restée silencieuse, la tension qu’elle éprouvait à cette annonce était palpable. Le monarque se sentit encore un peu plus anxieux.
— Notre royaume a besoin de nouvelles alliances et il se trouve que lors de ma dernière entrevue avec le gouverneur d’Ersex nous avons pu trouver un accord.
Il parlait d’un mesuré, presque lent, laissant à sa fille le temps d’absorber chaque information
— Cet accord inclu ton futur mariage avec le shérif d’Albior. C’est un homme courageux qui a récemment fait preuve d’une bravoure sans faille pour son comté. Je suis certain qu’il sera pour toi un bon époux.


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Bientôt la suite ! J'espère que ça vous a plu !

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