Royaumes (titre provisoire) - Arc 1 : L'alliance - Extrait n°2

Nouvel extrait de mon projet à quatre mains avec Gaëlle K. Kempeneers :

L'action se situe toujours dans le royaume de Paralia.

Kalima posa sa main sur celle du monarque et lui sourit.

— Je suis certaine que ce mariage sera des plus réussis… Et je suis impatiente de découvrir Ersex.

— Ah ! Des terres vallonnées et de belles falaises qui se dessinent le long des côtes… mais je trouve que cette contrée manque cruellement de végétation. On est bien loin de l’abondance de la jungle de Paralia ! Les températures y sont bien plus fraîches, également.

— J’espère que cela ne sera pas contrindiqué avec votre état, s’inquiéta la reine.

— Je le souhaite également…

Il porta le calice à ses lèvres et en but une gorgée avant d’être victime d’une sévère quinte de toux.

— Tout doux mon cher…

Kalima s’était aussitôt levée et tapotait maintenant le dos du monarque.

— Prenez donc cette poudre, elle vous fera du bien.

Et, joignant le geste à la parole, elle versa une dose conséquente du sachet dans le restant de vin.

— Merci…. Je crains bien avoir attrapé un mal fort incommodant lors de ces pluies… Il ne faudrait pas que je rate la noce.

— Allez donc vous reposer. Le sommeil aide toujours les souffrants.

— Alors je vais suivre votre conseil, concéda Abraxos tout en se levant timidement.

Les jambes du roi n’avaient jamais semblé aussi faibles. Il se déplaça avec difficulté jusqu’à la porte où un esclave l’attendait pour l’accompagner dans ses appartements.

Désormais seules, les deux femmes observèrent la porte se  refermer derrière le souverain, puis la reine se tourna vers Shiira.

— Je vais aller me promener dans les jardins. Je crois que le gouverneur doit s’y trouver. Voudriez-vous m’y accompagner ? Ce serait une occasion pour vous de le rencontrer.

(...)

Tout en répondant, la reine avait prit Shiira par le bras et la conduisait en direction des jardins. L’après-midi était déjà bien avancé et la chaleur maintenant étouffante. Dès qu’elles quittèrent les murs protecteurs du temple royal, les deux femmes empruntèrent une allée arborée. Les immenses feuilles des palmiers frôlaient presque leurs chevelures tandis qu’elles avançaient d’un pas alerte vers la fontaine de Makhé, le dieu des batailles. La pièce d’eau se trouvait dans la partie la plus ombragée du vaste parc et accueillait les visiteurs en quête de fraicheur. Lorsqu’elles arrivèrent les deux femmes purent constater que le gouverneur et sa délégation y avaient trouvé refuge. Assis sur un linge étendu à même le sol, les cinq visiteurs sirotaient du vin tout en discutant avec entrain. Le petit groupe se leva à l’unisson dès qu’il les aperçu.

— Votre majesté, je vous en prie, voudriez-vous vous joindre à nous ? déclara le plus âgé, un petit homme chauve d’une cinquantaine d’années. Le roi nous a fait la grâce de nous faire apporter boissons et nourriture. Tout est délicieux.

Il indiqua d’un geste la montagne de victuailles qui trônait sur une petite desserte dressée un peu plus loin.

— Avec grand plaisir gouverneur, agréa Kalima. Je ne crois pas que vous ayiez déjà rencontré la princesse Shiira.

D’un mouvement du bras, elle incita la jeune femme à faire un pas en avant.

— Le roi vient de lui faire part de son futur mariage avec l’un des shérifs de votre état. Je crois qu’elle fera le voyage avec vous lors de votre retour en Ersex ?

— Mais c’est bien ce qui est convenu, convint le gouverneur avec un large sourire. Je suis très honoré de faire votre connaissance votre altesse, ajouta-t-il ensuite à l’attention de Shiira.

Il mit un genou à terre et baisa la main que la jeune femme lui tendit selon le protocole de Paralia. Nul doute que le diplomate avait bien étudié les mœurs du royaume avant sa venue.

— Je suis Doncaid Madden, gouverneur d’Ersex comme a du vous l’expliquer sa majesté votre père. Mais installez-vous donc…

Aussitôt les quatre autres invités s’éloignèrent du linge afin de laisser la place aux deux jeunes femmes. Le gouverneur s’y assis en même temps qu’elles et ordonna à deux esclaves qu’on les serve en vin.
— Connaissez-vous l’Ersex votre majesté ? demanda le gouverneur dès Shiira se fut désaltéré.