vendredi 8 novembre 2013

Extrait chapitre 7

Comme promis, du nouveau :

Ecriture :

Chapitre 1 : terminé
Chapitre 2 : terminé
Chapitre 3 : terminé
Chapitre 4 : terminé
Chapitre 5 : terminé
Chapitre 6 : terminé
Chapitre 7 : commencé


Nombre de pages : 41,5
Nombre de mots : 34 140
Nombre de sec : 199 163


Et un extrait tiré du chapitre 7 :

Info : Lucrétia décide de prendre des cachets pour l'aider à dormir. le stress de la prison ne lui réussit pas. Dans cet extrait elle rêve pour la seconde fois des souvenirs de Jarod. Une scène très dure dans laquelle elle voir à travers les yeux le corps d'un jeune homme mort.

[spoiler]
L’endroit sentait la poudre. La sensation la surprit car, d’ordinaire, elle ne percevait jamais les odeurs dans ses songes. De là où elle se tenait, elle pouvait déjà voir le vieux canapé. Le corps se trouvait juste derrière.
(…)
Dans sa main se trouvait le revolver. Sans s’en rendre compte, elle s’était remise à marcher. Elle n’en avait pourtant aucune envie. La vision du cadavre avait bien été suffisante la dernière fois ! Pourquoi s’infliger à nouveau cette atrocité ? Parce que le choix n’était pas le sien. Ce n’était pas un rêve mais un souvenir, et dans ce passé-là, Jarod s’était avancé. Elle poursuivit donc, atteignit le canapé qu’elle dépassa, se tourna sur la gauche. Le corps gisait sur la moquette recouverte de sang, le visage tourné vers elle. La cervelle de cette homme recouvrait le sol sur presqu’un mètre. Elle eut un hoquet, manqua de vomir mais se retint à temps. Elle devait partir mais ne pouvait pas bouger. Elle regarda encore son arme, puis entendit les voix. Les flics n’étaient pas loin et le cadavre se trouvait à ses pieds.
(…)
Le corps mutilé sentait le sang. L’odeur métallique crevait la pièce et s’insinuait dans ses narines sans qu’elle ne puisse rien y faire. Ses yeux s’étaient déjà éteints. Ils la fixaient comme deux billes de nacres. À nouveau elle sentit son estomac se soulever. La sensation fut à la fois soudaine et violente, bien plus que la première fois. Lucrétia ouvrit les yeux en un instant. La cellule était toujours plongée dans la pénombre de la nuit. Elle eut à peine le temps de sauter du lit pour foncer vers la cuvette des toilettes que son ventre régurgitait déjà tout le contenu de son diner. Les spasmes la secouèrent à plusieurs reprises, même une fois son estomac vidé. La bile lui déchirait la gorge, elle sentait aussi sa tête tourner. Ses jambes n’avaient plus de force… Soudain elle sentit une main sur son épaule. Une nouvelle convulsion l’emporta, sans qu’elle ne puisse plus rien cracher, puis son corps se calma enfin.
Hé bien… je ne sais pas ce qu’ils t’ont filé à l’infirmerie mais ça n’a pas l’air d’être très efficace.
Non…
Elle se retourna pour s’adosser contre le trône. Ulysses était assis devant elle, les yeux encore lourds de sommeil. Ce devait être le milieu de la nuit. Aucun bruit ne venait troubler l’enceinte du bloc D. Lucrétia avait l’impression qu’ils étaient seuls au sein de cette immensité de cages. Leur petite cellule s’était coupée du monde, de cet enfer carcéral qui la maintenait prisonnière depuis plus d’une semaine.
(...)
Je revois cet homme mort… C’est…
Que dire de plus ? Comment décrire cette vision abominable ? Aucun mot ne semblait suffisamment fort, ni même suffisamment adapté pour cela. Ulysses sembla le comprendre. Ses longs doigts se resserrèrent un peu plus sur son avant-bras. Le contact la rassurait.
L’homme que tu es accusé d’avoir tué ? demanda-t-il.
Accusé. Il n’avait pas dit « que tu as tué » mais « que tu es accusé d’avoir tué », voulait-t-il ménager son humeur, lui accorder le bénéfice du doute, ou croyait-il sincèrement que Jarod était innocent ? Lucrétia elle-même ne parvenait plus à se prononcer. Lorsqu’elle avait fait ce rêve pour la première fois, elle était certaine que Hunt avait tué ce pauvre homme. Il se trouvait là à côté du cadavre, une arme à la main. Il n’était pas avec les autres policiers, alors qu’il aurait dû se trouver avec eux. Pourtant… maintenant que le souvenir s’était fait plus précis, elle devenait indécise. Si les faits s’étaient bien déroulés comme dans son songe, alors le môme était déjà mort lorsque Jarod était entré dans la pièce. Le flic avait eu le malheur de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment…  Mais pourquoi ne se trouvait-il pas avec ses collègues ? Et surtout, pourquoi avait-il été jugé coupable ? L’enquête avait bien du pouvoir déterminer si c’était son arme qui avait servi à commettre ce crime quand même !  Tout s’embrouillait… Lucrétia se sentait plongée dans un tourbillon de questions sans réponses et d’incertitudes croissantes. Elle détestait ça.
Elle soupira, puis se releva lentement, pas encore certaine d’avoir complètement récupéré.
Oui c’est bien, répondit-elle enfin à la question de Grant. Et merci de ne pas avoir dit que je l’avais tué…
Ce n’est pas le cas, donc ?
Il avait prononcé ces mots d’une voix douce, soucieux de ne pas la vexer. Pourtant la curiosité restait palpable dans son ton. Elle hésita, fit couler de l’eau dans le lavabo et se rinça le visage et la bouche.
Non…
Alors c’est vrai ce que dit Callaghan ?
Elle se retourna en un instant. La seule mention de ce nom l’avait piquée aussi nettement que le dard d’une abeille.
Qu’est-ce qu’il dit ? demanda-t-elle avec empressement.
(…)
Il dit que tu as besoin de fric pour récupérer ton dossier et faire rouvrir l’affaire ?

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