vendredi 15 juillet 2016

De Charybde en Scylla : Extrait 6

Bilan hebdomadaire

Vi je suis avance mais j'ai pas kiné ce soir du coup voilà...


Que dire... je n'ai pas beaucoup avancé cette semaine, la faute à des réunions et aux corrections de mon précédent roman qui m'ont pris beaucoup de temps. J'espère me rattraper la semaine prochaine.


Avancée :
38 et quelques pages écrites - 21135 mots
Chapitre 4 en cours

Extrait 6 :

Chapitre 4 - SCYLLA :

Il est revenu.
Il est parvenu, Dieu seul sait comment, à rejoindre son univers si parfait. Il peut à nouveau marcher, vivre dans la plus totale insouciance : sans douleur, sans handicap. Même cet horrible mal de crâne et la blessure qui l’a causé ont disparu.
 Un sourire béat sur les lèvres, il commence à rejoindre le duo qui patauge toujours dans le torrent. En s’approchant il sent déjà sa fraicheur ragaillardir son corps. Quelques gouttelettes arrosent ses pieds.
Ses pieds.
Pour un peu, il se mettrait à sauter de joie, même si cela le ferait passer pour un fou. Christina se penche pour récupérer un peu d’eau entre ses mains disposées en coupe. Elle aussi sourit, insouciante dans ce lieu idyllique. Elle s’arrose le cou et la nuque, frissonne au contact du liquide trop froid.
— Elle est divine ! s’exclame-t-elle dans un rire.
C’est parfait. Bien trop parfait. Il le sait bien. Un tel moment ne peut pas lui être accordé. Pas après l’ « accident ». Jake sent qu’il a écopé d’une peine à perpétuité sans aucune remise. Tout ceci n’est que pur fantasme, alors il ne doit pas s’y attacher. Non parce qu’après, le retour à la réalité se montre bien trop cruel.
 Mais si ce monde si terrible dans le lequel il est contraint à vivre un mutilé est effectivement cette réalité, qu’en est-il de celui-ci ? Tout à l’heure il a assuré à Gabriel qu’il s’agissait d’un simple rêve. Pourtant tout semble si réel. Le contact des giclettes  se fait sentir même à travers la toile de son pantalon maintenant humide. De la main, il vient saisir la peau de son avant-bras gauche qu’il pince à plusieurs reprises. Il sent la douleur distinctement. Autant que dans cet autre univers dans lequel il a été par deux fois blessé. Alors le fameux adage selon lequel il faut se pincer pour vérifier si l’on rêve ou non est-il vraiment fiable ?
Si c’est vraiment le cas, une hypothèse bien plus terrifiante se profile.
Jake refuse d’y penser. Il ne peut pas perdre la raison ! Même s’il a un peu abusé des antidouleurs, s’il n’a pas toujours suivi les recommandations des médecins, si l’accident l’a - selon toute évidence – traumatisé à un degré élevé, ça ne peut pas expliquer une telle crise psychotique !

(...)

Maintenant qu’il se force à sourire devant l’objectif, Jake réalise aussi que son meilleur ami lui a sauvé deux fois la vie. Ce jour-là et celui de l’ « accident ». Sauf que, dans cette réalité, il n’y a pas eu de seconde fois. Ou alors il n’a pas été blessé.
De nouvelles images s’imposent soudain à son esprit. Des souvenirs proches qu’il s’est remémoré bien trop souvent ces dernières semaines. Pourtant cette fois, ils semblent différents. Il se revoit grimper dans sa voiture, furieux contre Christina, mettre le contact. La voiture de Gabriel arrive au même-moment. Il revient des courses. Il est surpris par son départ. Tout ça, il le connaît. Il sait comment les évènements vont suivre. Sauf qu’il n’en est rien. Gabriel sort de son véhicule, lève les deux bras en signe d’incompréhension. Il lui demande où il va. Jake n’a pas de réponse. Il n’appuie pas non plus sur l’accélérateur. Il laisse son ami le rejoindre avant de lui expliquer l’altercation qui vient d’avoir lieu entre Christina et lui. La demoiselle choisit ce moment pour sortir à son tour de la maison. Elle a l’air calme à présent. Jake se dit qu’il vaut laisser tomber, du moins pour le moment.
Il coupe le contact.
Il n’y a pas d’accident.
Il n’y a jamais eu d’accident.
Clic. Clic. Clic.
Gabriel se redresse, leur adresse un sourire radieux, fier des clichés qu’il vient de prendre.
— C’est dans la boîte !
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