dimanche 31 juillet 2016

De Charybde en Scylla : Extrait 8

Bilan hebdomadaire



De retour à Charybde. J'ai l'impression que ces chapitres sont plus faciles à rédiger que les Scylla, sans doute parce que je maîtrise mieux ce monde et ce qu'il va s'y passer. 

Avancée :
57 et quelques pages écrites - 31182 mots
Chapitre 5 terminé



Note : Jake est conduit à l'hôpital après qu'il ait décidé de voir qui de sa tête ou de l'étagère serait la plus solide. La réponse lui a causé un traumatisme crânien et un bon saignement du cuir chevelu. Seulement l'auteure étant ce qu'elle est, les choses ne vont bien sûr pas s'arrêter là... 


Extrait 8 :

Chapitre 5 - CHARYBDE :


Le médecin qu’il a vu un peu plus tôt entre dans la pièce, un dossier plutôt épais à la main. Il affiche un sourire poli mais son air grave ne rassure pas vraiment le blessé. 
— Monsieur Sullivan, j’ai reçu vos résultats. Est-ce que nous pouvons nous entretenir un instant ?
Le ton est poli mais la question, tout comme la demande d’intimité, n’annoncent rien de bon. Jake sent son pouls s’accélérer. Bien sûr ce ne sont là que des suppositions sans réel fondement, cependant le jeune homme a eu son lot de mauvaises surprises. Assez pour sentir une catastrophe sur le point de se produire. L’ « accident », ces rêves éveillés, tous ces phénomènes étranges ont fini par le rendre paranoïaque. 
— Je vais vous laisser.
Gabriel se lève prêt à partir. Sans s’en rendre compte, Jake a levé la main au même moment.
— Non, c’est bon, s’entend-il dire. Tu peux rester.
 (…)
Le médecin s’avance un peu plus. Son expression n’a rien perdu de sa sévérité. Une fois encore, le blessé sent ses muscles se tendre et la nausée le reprendre. Il n’a pourtant rien avalé depuis le petit-déjeuner.
— Votre blessure à la tête n’est que superficielle. Nous n’avons constaté aucun saignement des suites du choc, ce qui est très bon signe, tout comme le fait que vous n’ayez pas perdu connaissance.
(…)
— Cependant…
Le médecin a repris le fil de son bilan. Jake se crispe un peu plus.
— Votre scanner a révélé la présence d’une tumeur au niveau des méninges.
Cette fois c’est Gabriel qui donne l’impression de se sentir mal. Jake lui, avait déjà deviné le pronostic avant même que le docteur ne l’annonce. Parfois le pessimisme a du bon. Il évite de se prendre une vérité terrible et soudaine en pleine face sans y être préparé. 
On lui a déjà pris ses jambes. Et maintenant ça.
(…)
Voilà que le praticien marmonne dans sa barbe à présent. Il commence à agacer Jake, qui est bien décidé à tirer sur le messager. Ça ne pourra lui faire que du bien. La blouse blanche de l’homme porte l’inscription « Olinsky, A. ». C’est donc ça le nom du chat noir, celui qui lui apporte cette odieuse nouvelle qui bien plonger un peu plus sa vie dans le chaos.
Olinsky, A. relève la tête. Ses yeux bruns le regardent pourtant avec une certaine compassion. Du moins autant qu’un docteur peut se permettre d’en ressentir. Jake s’en sent redevable quelque part. Il ne sait pas si à sa place il en aurait été capable. Pourtant là ça ne lui semble pas suffisant.
— Est-ce que vous souffrez de nausées, des troubles de la vue ?
Le jeune homme avale sa salive avec difficulté.
— Des nausées oui, en même temps que les maux de tête. Ça m’arrivait parfois quand je fais de fortes migraines.
(…)
— Ce sont des symptômes ? 
— Oui, même si la majeure partie des personnes atteintes ne présente aucun signe notable. À vrai dire, c’est une chance que vous vous soyez cogné la tête. Nous n’aurions probablement pas détecté la tumeur autrement.
Oui, sauf qu’il avait quand même promis d’aller consulter et n’importe quel médecin digne de ce nom lui aurait fait passer un scanner après qu’il ait décrit ses rêves/hallucinations/autres phénomènes sensoriels inexpliqués.
— D’accord. Du coup on fait quoi ?
Parce que ce n’est pas tout d’annoncer un tel boulet de canon, il faut aussi prévoir un plan de défense. Si au moins il en existe un. 
— La plupart des méningiomes, c’est ainsi qu’on appelle ce type de tumeur, sont bégnines qu’on traite habituellement par chirurgie.
Jake relâche soudain son souffle. Il ne s’est même pas rendu compte qu’il est resté en apnée pendant la réponse du praticien. À côté de lui Gabriel se fend d’un large sourire, lui aussi soulagé d’entendre cette nouvelle. 
— Bien. C’est bien.

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